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Le changement d’échelle de l’agriculture biologique passera par une coopération multi-acteurs
« Nous cherchons à institutionaliser, c’est-à-dire reconnaître et soutenir par la politique publique, les expériences territoriales de coopération multi-acteurs qui sont créées pour faire du bio, a expliqué Julien Adda, délégué général de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), lors du séminaire de restitution de son programme de recherche-action sur “La nouvelle économie bio” le 21 mai à Paris. C’est notre contribution au plan “Ambition bio 2017”. Mais nous n’arriverons à l’objectif de changement d’échelle de l’agriculture biologique que si les pouvoirs publics mettent en place des moyens d’animation collective pour démultiplier ces territoires d’expérimentation. Sinon, nous resterons dans le “local-bocal”. »
Un modèle de gouvernance agroalimentaire
La recherche-action, pilotée par la Fnab, s’attache à établir un nouveau cadre théorique qui illustre comment les acteurs de la bio « font économie ensemble ». Expériences et apports de chercheurs ont alimenté la construction de ce modèle (cf. schéma). Reste à vérifier ses hypothèses et le caractériser au mieux.
« Nous travaillons également à définir des indicateurs qui soient propices à montrer la réussite du projet, qui n’est pas seulement économique mais également social, en termes d’emploi notamment, complète Claire Touret, chargée de mission Filières de commercialisation à la Fnab. Des critères qui mesurent les performances de ces innovations. »
Le futur GIEE pourrait pallier au semi-échec de la Scic
« Les agriculteurs bio s’appuient beaucoup sur le statut de Société coopérative d’intérêt collectif (Scic), créé en 2001, qui permet d’intégrer les collectivités locales à hauteur de 20 % de son capital, souligne Alain Delangle, administrateur de la Fnab. Mais elles sont très peu à s’intéresser à ce modèle d’organisation. » Ce résultat relève-t-il d’une idée mauvaise à la base ou d’un manque de vulgarisation ? La question est posée.
Quoiqu’il en soit, « la Fnab reste attentive à ce qui va se faire au niveau du Groupement d’intérêt économique et écologique (GIEE) », à l’étude dans le cadre du projet de Loi d’avenir agricole. « Car ce n’est pas de réinventer une forme juridique d’organisation, qui va faire évoluer les choses, mais les moyens qui vont être mis pour le promouvoir. » La réflexion sous-jacente est de savoir « si l’on coopére pour mettre ensemble des gens qui se ressemblent ou des gens qui se complètent », conclut Alain Delangle.