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Marché / orge de mouture
Le bilan s’alourdit encore

Le bilan du marché de l’orge s’alourdit alors que les prix de cette céréale sont au plus bas. « Une situation paradoxale » soulignée par Michel Ferret, chef du service Marché et études filières, à l’issue du conseil spécialisé Céréales de FranceAgriMer, le 9 décembre. Le stock de fin de campagne devrait atteindre 3,8 Mt, selon les dernières prévisions de l’office, contre 3,3 Mt prévues en novembre. Cet ajustement s’explique par de moindres incorporations de la nutrition animale et un rythme d’exportations en deçà des attentes.

Incorporations des Fab et exportations en retrait
Les fabricants d’aliments semblent privilégier les coproduits des biocarburants, tourteaux de colza, de tournesol mais aussi drêches de blé et de maïs. Ce phénomène pèse d’ailleurs sur les incorporations de l’ensemble des céréales, dont le total est désormais estimé à 9,6 Mt, contre 10,3 Mt en 2008/09. La propension à la fabrication à la ferme explique également cette tendance. A noter, en parallèle, un recours plus marqué au seigle et au triticale, pesant sur les utilisations d’orge. L’orge subit aussi le repli accentué de la production d’aliments “ bovins ”. Au total, les Fab ne consommeraient qu’1,5 Mt en 2009/10, contre 1,6 Mt prévues en novembre.
De 5 Mt estimées en novembre, les ventes à l’export sont abaissées à 4,745 Mt. L’Espagne reverrait notamment ses achats à la baisse et l’approvisionnement de la Belgique et des Pays-Bas constituerait 60 % des ventes à l’UE. Sur pays tiers, l’offre française se heurte à la concurrence de l’origine mer Noire, en particulier ukrainienne. Ce débouché fondrait à 800.000 t d’une campagne sur l’autre, soit un recul de 35 %. L’Arabie saoudite envisagerait par ailleurs de supprimer les subventions à l’importation d’orge, comme elle vient de le faire pour le riz, a indiqué Michel Ferret, ajoutant que « ce ne serait pas une bonne nouvelle ». Pour tenter d’alléger le marché, une substitution en bioéthanolerie du blé par de l’orge est envisagé. Certaines usines en sont capables, avec une limite technique de 20 % d’orge néanmoins. Cela ne suffirait pas à résorber l’excès de volumes. Les vendeurs se tournent alors vers l’intervention. Les opérateurs français y ont offert 372.000 t, principalement en provenance du Centre et de Champagne-Ardenne. « La dynamique est beaucoup plus faible que dans d’autres pays, notamment l’Allemagne », a souligné Christian Vanier, directeur animation des filières de FranceAgriMer.

Plus d’1 Mt attendues à l’intervention
« Nous sommes prêts à gérer plus d’1 Mt de céréales à l’intervention et nous pensons même aller bien au-delà », a souligné Christian Vanier. Un premier train d’orge est parti de Champagne-Ardenne pour alimenter des silos consacrés à l’intervention sur Dunkerque, a encore indiqué le représentant de FranceAgriMer, soulignant que la voie ferrée serait privilégiée dans la gestion des flux logistiques.
Un premier appel d’offres européen a permis à l’office de s’assurer une capacité de stockage de 570.000 t en France. Un second est lancé pour un volume équivalent. « Si nous constatons une flambée des mises à l’intervention, nous ajusterons nos capacités, précise Christian Vanier indiquant que FranceAgriMer cherche « à mener une action au plus près de la réalité ». L’intervention devrait se limiter à l’orge, selon Rémi Haquin, président de la section céréales de l’Office justifiant : « historiquement, à 3,5 Mt de stock de report en blé, nous devons tenir sans intervention .»

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