L’Australie regonfle les cours du blé
BLÉ TENDRE : la situation critique du blé australien dope les prix
Les cours ont retrouvé le chemin de la hausse, après une pause d’une quinzaine de jours. Une fois n’est pas coutume, c’est l’Australie qui a provoqué cette subite reprise. En effet, la récolte de blé australien se révèle très compromise si la sécheresse se poursuit. En conséquence, Chicago a subi une forte tension, ce qui a irrémédiablement été pris en compte par le marché européen et donc français. Les acheteurs, qui pensaient que la baisse allait se poursuivre et qui se retrouvent un peu short sur octobre, ont tenté de réagir et sont revenus aux achats. Mais côté vendeur, on lâche très peu de lest. On a bien analysé la situation avec des fondamentaux qui restent toujours haussiers. Côté export, la situation s’améliore aussi, avec des prix mondiaux plus fermes. Le blé français redevient donc compétitif et nos clients du Maghreb sont de retour. Depuis deux semaines, on assiste d’ailleurs à des prises de certificats marché libre sans restitution (455.000 t au cours de la première semaine de septembre).
BLÉ DUR : plafonnement
Les cours du blé dur ont souffert de la baisse des prix que le marché du blé tendre a enregistré en fin de semaine dernière. Par ailleurs, les affaires sont plus calmes, le Maghreb étant couvert sur la période du Ramadan – qui commence dimanche – et l’Italie ayant également fait le plein sur le rapproché. Dans ce contexte, les cours sont stables à baissiers. Selon les opérateurs, l’activité devrait redémarrer au plus tard la deuxième quinzaine d’octobre.
ORGE DE MOUTURE : les prix redressent la tête
Activité commerciale au plus bas cette semaine en ce qui concerne les orges fourragères. Néanmoins, le marché commence à prendre en compte la reprise des cours du blé tendre. La situation reste tout de même favorable pour cette production avec des perspectives d’échanges soutenus.
ORGE DE BRASSERIE : nouvelle envolée des cours
Après une pause, le marché des orges de brasserie repart brusquement à la hausse avec des cours qui s’envolent littéralement pour cotoyer des sommets. C’est toujours la situation météo qui est en cause. Celle-ci a fortement dégradé les récoltes au nord de la communauté européenne, ce qui entraîne une demande toujours très soutenue sur les marchandises françaises. Malgré tout, les volumes échangés restent limités.
MAÏS : débuts difficiles pour la NR
Alors que le glas a quasiment sonné pour l’ancienne campagne, la nouvelle a bien du mal à démarrer. Les premières coupes ont débuté et les opérateurs sont attentistes.
FRET : toujours en progression
Les prix des frets maritimes secs ont poursuivi leur progression, pour atteindre leur plus haut depuis dis-sept mois. Les cours ont été dopés par une demande soutenue. L’indice Baltic Panamax Index, par exemple, a presque doublé depuis son plus bas niveau en mai dernier (voir rubrique Tableau de Bord en page 4).
Onigc : blé et prix du pain
Dans un communiqué en date du jeudi 14 septembre, l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (Onigc) précise que l’évolution du prix du blé n’explique en rien l’augmentation du pain. En dépit des à-coups conjoncturels liés aux aléas climatiques, le prix du blé a suivi une tendance baissière depuis quinze ans.
Ce n’est pas le cas du prix du pain qui n’a cessé de croître quel que soit le prix du blé. « Le prix du blé ne représente aujourd’hui qu’une partie infime du coût de la baguette. L’augmentation des cours des blés, constatée depuis le début de la campagne dans un contexte général de hausse des prix mondiaux, ne peut avoir qu’une incidence dérisoire sur le prix du pain », affirme Bruno Hot, directeur général de l’Office.
PROTÉAGINEUX : le pois profite de la hausse de la graine de soja
Les prix des pois protéagineux progressent de nouveau cette semaine, sous l’influence de la fermeté de la graine de soja. La demande s’est un peu essoufflée ; toutefois, la hausse du complexe protéique pourrait entraîner son retour. En féveroles, le marché des produits pour la consommation humaine est peu animé. Une petite demande à l’export a fait remonter la cotation. Les prix des produits destinés aux Fab ne varient pas.
TOURTEAUX : fermes en soja
La hausse de la graine de soja, interrompue mardi, et surtout la fermeté de la prime à l’origine des produits brésiliens ont fait monter les cours des tourteaux de soja. Cette évolution a freiné les échanges, particulièrement peu nombreux cette semaine. Ainsi, les opérateurs questionnent mais ne passent pas aux achats. Les tourteaux de colza et de tournesol ne présentent pas de grosses variations en terme de prix. L’activité sur ces productions est limitée.
ISSUES DE MEUNERIE : haussière
La fermeté des cours se confirme pour l’ensemble des issues cette semaine. Le marché, où la quasi absence de l’offre fait face à la timidité des acheteurs, est très calme .
DÉSHYDRATÉS : renchérissement
Le marché reste amorphe. Les prix progressent dans certaines régions toutefois cette hausse n’est pas le fruit d’un regain de demande. L’exécution des contrats passés se poursuit.
CO-PRODUITS : pas de disponibilité en produits laitiers
Le marché des produits laitiers est très ferme comme la semaine passée. Aucune affaire en disponible n’a pu être traitée, étant donnée la pénurie en poudre de lait et lactosérum. Des affaires pour des livraisons à partir d’octobre ont été réalisées au niveau de la cotation. Les PSC restent bien fermes dans le sillage de la hausse des céréales. On observe un ralentissement de l’activité en raison du niveau élevé des prix. Sur le marché des corps gras, les opérateurs ne rapportent pas d’évolution par rapport à la semaine passée. En pailles et fourrages, les cours sont stables sur un marché qui connaît un petit courant d’affaires. L’inquiétude des opérateurs est retombée depuis le retour du beau temps.
PRODUITS DIVERS : regain d’activité pour les légumes secs
En graineterie, l’évolution du dollar fait légèrement monter les prix des pois verts, du dari roux et blanc ainsi que du tournesol strié. En graines fourragères, l’activité est normale pour la saison. Les prix des lotiers sont à la hausse en raison de la rareté du produit. Pour les légumes secs, le marché connaît un regain d’activité avec une belle fermeté dans l’ensemble.
OLÉAGINEUX : repli des graines de colza
Cette semaine, le marché de la graine de colza s’effrite avec l’annonce d’une meilleure récolte européenne qu’escomptée préalablement. En effet, l’Allemagne pourrait engranger 5,27 millions de tonnes de colza selon les dernières estimations officielles de récolte. On attend ainsi un volume européen en progression par rapport à l’an passé, évalué à 15,5 millions de tonnes. De plus la baisse du pétrole ainsi que celle du soja mardi ne favorisent pas la fermeté de la graine de colza. Les cotations reculent donc logiquement cette semaine. L’activité reste toujours aussi sporadique avec des acheteurs moins agressifs et des offres toujours limitées.
Côté tournesol, les affaires sont peu nombreuses. Les cotations n’évoluent guère. On note que les graines françaises peinent à s’exporter compte tenu d’une offre internationale abondante. Et malgré les messages alarmistes quant à la récolte ukrainienne, les opérateurs constatent que cette provenance est particulièrement disponible.