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La suite des récoltes de blé tendre s’avère plutôt rassurante

Si, au 25 juillet, les récoltes de blé dans le sud-ouest de la France étaient déjà quasiment terminées (98 % en Aquitaine et 86 % en Midi-Pyrénées, selon FranceAgriMer), ce n’est que fin juillet-début août qu’elles ont bénéficié d’un véritable coup de fouet dans les autres régions. Après sondage auprès des grandes régions productrices, la situation ne semble pas si catastrophique, et réserve même parfois de bonnes surprises.

De bonnes qualités dans l’ensemble
De façon générale, cette année, et sur une grande moitié nord du territoire, les blés rentrés ne semblent pas rencontrer de problèmes de Hagberg ou de mycotoxines, comme le confirme Christian Lux, responsable technique chez Comptoir agricole en Alsace : « le taux de mycotoxines sera faible, leur expression n’ayant pas été favorisée par les fortes chaleurs ». De plus, les taux d’humidité sont globalement faibles, toujours grâce aux températures élévées de juillet. Les PS apparaissent bons à très bons, avec des moyennes toujours supérieures à 76 kg/hl.
Aux dires des différents opérateurs questionnés, 2013 est caractérisée par une grande hétérogénité des rendements inter comme intra régions, mais globalement ils seraient plus que corrects.
Seul facteur parfois limitant, les taux protéiques, pénalisés notamment par des problèmes de lessivage dus aux fortes pluies de cet hiver et de ce printemps. Mais là encore, la plupart des organismes collecteurs devraient réussir à tirer leur épingle du jeu.

Sur la façade Atlantique, dans les régions Pays-de- la-Loire et Poitou-Charentes, les échos de rendements sont respectivement de 63-64 et 65 q/ha, en retrait par rapport à 2012. Mais les OS sont plutôt positifs. « Nous avions des inquiétudes au début, mais nous avons vite été rassurés, confie Etienne Goiset, responsable collecte de Terrena. L’essentiel de ce qui est rentré l’a été dans de bonnes conditions. Les taux d’humidité (TH) sont faibles, la plupart du temps, entre 13 et 13,5 %. Les poids spécifiques (PS) sont plutôt bons, entre 78 et 80 kg/hl, voire au-dessus de 80 sur une bonne partie de la zone. Quant aux taux protéiques (TP), ils se rapprochent de ceux de 2012, qui était une bonne année. Nous sommes globalement au-dessus de 11 %, malgré des chiffres plus faibles sur les premiers blés. » En Poitou-Charentes, « cela reste une bonne année en termes de rendements, avance Morgan Kerjean, commercial chez Charentes Alliance. Chez nous, c’est plutôt le TP qui peut être un facteur limitant. Cette année, dans certaines zones, il est au-dessus de 11 %, et, dans d’autres, il décroche à 10-10,5 %. Mais tout n’est pas encore rentré, et tout n’est pas encore analysé. D’ailleurs, un marché en 10,5 % mini semble se former à La Rochelle. » De plus, les TH seraient convenables et les PS supérieurs à 76 kg/hl.

De bonnes surprises sur un gros quart Nord-Est
Les échos sont plutôt bons dans le centre et le nord-est du pays. « La situation est un peu meilleure que prévue, explique Pierre Toussaint, directeur de collecte chez Axéréal. Les rendements sont bons, voire très bons sur certaines zones, notamment en Eure-et-Loir. Les TP sont un peu plus bas que d’habitude, tournant en moyenne à 10,5-11,5 %, mais ce n’est pas forcément un problème pour les débouchés meuniers, les qualités boulangères étant bonnes par rapport à 2012. Nous allons réussir à sortir des lots à 11,5 % pour l’export. Les rendements sont de 85-90 q/ha en moyenne dans le nord de la région, et plus de 75 q/ha dans le Sud. » En Champagne-Ardenne, la récolte serait « globalement de très bonne qualité, selon Jean-Luc Jonet, directeur des activités agricoles de Vivescia. Les PS sont de 77-78 kg/hl en moyenne. Les TP sont corrects, souvent au-dessus de 11,5 %. Néanmoins, les rendements sont très irréguliers, notamment dans les zones très arrosées au printemps. Les écarts vont de 25 q/ha dans les pires cas à 100 q/ha dans les meilleurs ». En Picardie, « nous avons complètement été surpris, en bien, par les rendements, se réjouit Jean-Luc Florin, directeur adjoint de Noriap. Pour l’instant, nous tournons autour de 90-95 q/ha, avec des rendements plus faibles pour les blés sur blés. Globalement, ce qui est rentré est bien sec. Les PS sont en moyenne de 78-79 kg/hl. Les TP sont également encourageants. Sur le premier tiers rentré, nous sommes un peu en dessous de 11 % en moyenne avec de gros écarts. »
En Alsace, « les rendements sont corrects : les meilleurs frisent les 100 q/ha, tandis que les plus faibles, sur des sols superficiels et avec des cultures mal protégées, peuvent tomber à 65 q/ha, témoigne  Christian Lux, responsable technique chez Comptoir agricole. Il y a également un facteur Variété: les précoces s’en sortent mieux que les tardives, par rapport à la vague de chaleur arrivée en juillet. Les blés sont rentrés très, très secs donc les TH sont bons. Les PS sont très bons, autour de 80 kg/hl, sont liés au contexte de l’année. Les TP sont de 11,5 en moyenne, soit un cran en dessous des deux-trois dernières années, mais nous sommes encore dans les normes de référence pour les meuniers. »
Au 6 août, la récolte était terminée dans la région Rhône-Alpes, réalisée à 90 % sur le sud-Bourgogne et à 70 % sur le nord-Bourgogne. « Dans le Val de Saône, les rendements ne sont pas très brillants, en dessous des prévisions de 70 q/ha. Mais on devrait atteindre ce chiffre sur les plateaux, voire plus, avance Robert Bilbot, directeur général de Cérévia. Les PS sont très bons avec une moyenne de 77-78 kg/hl. Les TP vont de 10 à 12 %, avec une moyenne de 11,3-11,4 % pour l’ensemble de la collecte de groupe coopératif. Finalement, nos craintes d’échaudage ne se sont pas concrétisées. »