La répartition de la valeur, point d’orgue d’EGalim
La présentation des États généraux de l’alimentation (EGalim) a confirmé qu’un prix d’achat des produits plus rémunérateur pour les agriculteurs est central.
« Il y aura des négociations avec les centrales d’achat afin de renforcer le prix d’achat payé aux producteurs », a affirmé Olivier Allain, le coordinateur des débats, à la présentation des ateliers des états généraux de l’alimentation, le 28 août rue de Varenne. C’est le thème de l’atelier 5, qui est « le cœur nucléaire du projet », a pointé cet éleveur, vice-président du conseil général de Bretagne. Il a noté la fébrilité des agriculteurs sur les prix, et rappelé que sur 100 € de dépenses alimentaires, seuls 6,20 € vont aux producteurs. Parmi les participants, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, se dit soucieuse de « passer d’adversaire à partenaire [avec les industriels et la grande distribution] pour rééquilibrer les marges et les revenus des agriculteurs ». L’AGPB veut éviter un nouveau Grenelle de l’environnement, tandis que la Coordination rurale (CR) appelle à plus de transparence. « La seule chose que l’on demande, c’est de remettre tout cela à plat, résume Bernard Lannes, céréalier dans le Gers et président national de la CR. Pour l’instant, on fait confiance, et on espère qu’il en sortira quelque chose. »
La démarche vaut autant que le résultat
Quand au contenu, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert, a estimé que la démarche et la méthode des EGAlim comptaient autant que le résultat. Laissant prévoir « une réforme sans précédent de l’agriculture, permettant aux agriculteurs de vivre dignement en étant payés le prix juste », le ministre a jugé que la filière devait se structurer vers l’amont, la production. Il entend que la trajectoire soit acceptée par tous, et que les industriels misent sur la qualité, y compris à l’export.
Interrogé sur les céréales, Stéphane Travert a mentionné le travail de conviction à opérer sur les prix et le revenu des agriculteurs. « Ces ateliers sont un rendez-vous pour apporter des réponses, afin de négocier la Pac ultérieure », a-t-il précisé. Des changements réglementaires interviendront avant 2018. Cinq réunions doivent dégager une synthèse pour la mi-octobre, en une fiche et quelques annexes. Et si les réponses ne convenaient pas aux organisateurs ? « Après, chacun prendra ses responsabilités en connaissance de cause. Je ne veux pas préempter le débat ni donner les solutions », a déclaré le ministre.