Conseil International des Céréales
La production mondiale de blé recule à 651 Mt selon le CIC
Les conditions météorologiques défavorables ont eu un impact majeur sur les récoltes dans l’hémisphère Nord au cours du mois écoulé. Une période prolongée de sécheresse et des températures élevées ont sensiblement réduit les perspectives de rendement en Russie, au Kazakhstan, en certains points de l’Ukraine et dans les régions du nord-ouest de l’UE, alors que le temps humide et les inondations ont nui aux cultures au Canada et dans le sud-est de l’Europe. Toutefois, des rendements meilleurs que prévu ont dopé les perspectives de production aux Etats-Unis et en Chine. Les prévisions de production mondiale de blé en 2010 sont rognées de 13 Mt et placées à 651 Mt (677 Mt), bien que ce chiffre soit le troisième plus haut niveau jamais enregistré.
Dans l’UE, la vague de chaleur continue d’affecter les cultures en Allemagne, en Hongrie, en Pologne et au Royaume-Uni. Les températures sont aussi trop élevées en France mais, là, la maturité des cultures a limité l’impact global. En revanche, dans le sud-est de l’Europe, le temps humide a retardé la moisson et se traduira sans doute par des pertes de qualité et de rendement en Bulgarie, en Roumanie et en Slovaquie. Les prévisions de production de l’UE, tous blés confondus, ont baissé de 4,9 Mt, à 136,8 Mt, avec la production de blé commun (à l’exclusion du durum) placée à 128,3 Mt. Au Kazakhstan, des pluies éparses et des températures plus fraîches à la mi-juillet ont apporté un certain soulagement après la vague de temps sec et très chaud dans le nord et l’est du pays, mais dans l’ouest, les conditions ont empiré. Avec des rendements qui devraient être plus bas que la moyenne, à 1 t/ha, les prévisions de production sont rognées de 3,0 Mt, à 13,5 Mt.
La sécheresse, des températures élevées et des vents desséchants se sont intensifiés dans tout l’ouest de la Russie en juillet. En revanche, des pluies notables ont été propices aux cultures de printemps dans l’est de l’Oural et la Sibérie. Le total de la superficie moissonnée devrait reculer à 25 Mha (27,7 Mha) et, avec des rendements inférieurs à la moyenne, la production est estimée en retrait de 19 % par rapport à la très grosse récolte de l’an dernier, à 50 Mt (61,7 Mt), quelque 7 Mt de moins que le mois dernier. La majeure partie de l’Ukraine a reçu de bonnes pluies durant le mois de juillet, bien que les régions de l’est aient été touchées par la sécheresse qui a aussi affecté l’ouest de la Russie et réduit le potentiel de rendement. Dans certaines régions du sud-ouest, les conditions humides ont retardé la moisson et ont détérioré la qualité. Au départ, la superficie sous blé d’hiver devait dépasser celle de l’an dernier, mais la chaleur excessive et une faible humidité dans les régions du nord-est vont sans doute réduire la superficie de blé d’hiver moissonnée à 6,1 Mha (6,3 Mha). Les projections de récolte sont donc rognées de 0,5 Mt, à 18,5 Mt, 11 % de moins que l’an dernier.
Au Canada, le temps humide et des températures inférieures à la normale ont fortement réduit les semis. Le temps médiocre a continué d’affecter les cultures pendant le mois de juillet ; les estimations de la superficie moissonnée ont fléchi de 0,4 Mha, à 7,9 Mha (9,5 Mha), alors que les prévisions de production sont rognées de 1,5 Mt, à 20,5 Mt, presque un quart de moins que la récolte exceptionnelle de2009 de 26,5 Mt. Aux Etats- Unis, la moisson de blé d’hiver était achevée aux deux tiers à la mi-juillet, en avance sur l’an dernier mais légèrement en retrait de la moyenne, les progrès étant retardés par de fortes pluies dans les plaines méridionales. Le temps plus chaud et plus sec a amélioré l’état du blé de printemps dans les Plaines du Nord. Avec des rendements placés en forte hausse, la projection de récolte est majorée de 4,0 Mt, à 60 Mt, y compris 40,7 Mt de blé d’hiver, 2,8 Mt de blé durum et 16,5 Mt d’autres blés de printemps. Les pluies dans le nord et le nord-est de la Chine ont légèrement retardé la moisson de blé d’hiver mais elles ont été propices aux cultures de printemps. Du fait des rendements de blé d’hiver supérieurs à la moyenne, les prévisions de production de blé sont relevées de 3 Mt, à 114 Mt (115,1 Mt). Au Proche-Orient, le temps sec et chaud a facilité l’achèvement de la moisson. En Iran, la production est estimée faire 20 % de plus que l’an dernier, à 14,5 Mt (12 Mt), mais la production en Syrie a fléchi en dessous de celle de 2009, en raison d’une attaque de rouille jaune ; les estimations de récolte sont abaissées de 0,4 Mt, à 3,6 Mt. En Afrique du Nord, les conditions sèches ont été favorables à la moisson. Au Maroc, elle est estimée à 4 Mt, un tiers de moins que le record de l’an dernier de 6,4 Mt.
Les plantations en Argentine ont été retardées par le temps humide dans les régions de l’est, alors que la chaleur et les maigres précipitations ont entravé les semis dans l’ouest ; les semis étaient aux deux tiers achevés au milieu du mois, en léger recul sur l’an dernier. La superficie devrait augmenter de 35 % par rapport au total de l’an dernier, sapé par la sécheresse, avec des prévisions de production placées à 12 Mt (8 Mt), inchangées par rapport au mois précédent. Les pluies en Australie-Occidentale ont soulagé les conditions sèches antérieures et amélioré la germination et l’émergence des plants. Ailleurs dans le pays, des pluies éparses dans le sud et l’est ont maintenu une humidité globalement suffisante. Principalement du fait des prix médiocres plus tôt dans l’année et de la hausse du coût des intrants, les superficies plantées devraient faire 3% de moins qu’en 2009, à 13,3 Mha (13,8 Mha), mais du fait des meilleurs rendements, la production devrait être semblable à l’an dernier, à 22, Mt (21,7 Mt). En Afrique du Sud, les prévisions de production sont maintenues à 2 Mt.
