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La mer Noire résout ses problèmes logistiques

Nouvelles installations portuaires en Russie, aide au transport au Kazakhstan, la compétitivité de l’Est n’est pas prête de s’émousser

LA RUSSIE devrait se hisser, pour cette campagne, à la seconde place du palmarès des exportateurs de blés de la planète, devant l’UE et le Canada, mais derrière les États-Unis, comme le soulignait Michel Ferret, à l’issue du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer qui s’est tenu le 10 février. La Russie a en particulier trusté les ventes de blé à l’Égypte réalisées via l’office national d’achat du pays, le Gasc : début février, elle avait couvert 54 % de ses achats et sa compétitivité devrait s’accentuer, alors qu’elle “améliore son appareil logistique”. Sa nouvelle installation sur le port de Tuapse sur la mer Noire, en complément de Novorossyisk et d’Azov, est entrée récemment en activité. Quelque 2,4 Mt pourraient y transiter chaque année. Il peut accueillir des navires de 55.000 t. Par ailleurs le gouvernement russe aurait l’intention de subventionner les exportations réalisées par l’opérateur étatique, créé il y a peu. 2,5 à 3 Mt issues des 10 Mt de stocks intervention pourraient en bénéficier. La Russie pourrait alors afficher une position encore plus offensive.

Pour aider à l’acheminement du blé vers les ports, l’état kazakh accorde 20 $/t
    À l’Est toujours, les mesures de désenclavement envisagées par le gouvernement kazakh sont désormais appliquées. Le pays n’a pas d’accès maritime direct. Si les exportateurs veulent passer par l’Ouest, donc par la Russie ou l’Ukraine, le coût de transit devient trop pesant lorsque les prix de marché deviennent inférieurs à 200 $/t. L’État verserait alors une aide de 20 $/t. Résultat : le Kazakhstan était présent dans les derniers appels d’offres de l’Égypte. Sur la campagne, il lui a vendu 120.000 t. A noter que l’Allemagne réalise un score identique, “ dépassant pour la première fois les 100.000 t ”, comme le souligne Michel Ferret. Au total, depuis le début de campagne, le Gasc a contracté un peu plus de 4,5 Mt auprès des fournisseurs de la zone mer Noire. La France a pour sa part assuré près de 30 % des approvisionnements du Gasc, avec 1,3 Mt expédiées sur l’Égypte.

Dynamisme des exportations vers l’Afrique noire
    La baisse de l’euro vis-à-vis du dollar, combinée à un repli des cours, a profité durant le mois écoulé aux exportations européennes, et notamment hexagonales. L’Égypte, qui “demeure un élément clef du bilan français” selon FranceAgriMer, a récemment commandé 60.000 t de blé tricolore dans le cadre d’un appel d’offres. Pourtant aucune évolution officielle du cahier des charges, durci dernièrement et rendant impossible les expéditions depuis Rouen, n’a été décidée. Procédures de contrôle différentes, chargement complet à La Pallice ou Dunkerque ? Quoi qu’il en soit la France a de nouveau fait partie des fournisseurs retenus. Les perspectives sur l’Égypte sont incertaines, ce qui n’a pas empêché FranceAgriMer de relever de 100.000 t son estimation des ventes françaises à destination de pays tiers, à 8,6 Mt. Maroc et Algérie sont revenus aux achats en janvier. Les exportations vers l’Afrique noire s’affichent également en progression. Au 1er février, les ventes hexagonales vers les pays d’Afrique sud-saharienne atteignaient 1,3 Mt, contre 1,13 Mt en 2009 à la même période. L’origine française profite depuis le début de campagne de l’absence de la concurrence argentine, vers l’Afrique australe et le Nigéria notamment. Le lancement d’un second moulin en Côte d’Ivoire explique également ce dynamisme. La tendance pourrait donc se poursuivre selon Michel Ferret, indiquant que “le retrait de l’Argentine va surtout se faire sentir au cours des prochains mois et la première partie de la campagne 2010/11”. “La demande de la ceinture sahélienne pourrait croître en raison de la sécheresse qui sévit dans la région”. Évalué à 15,49 Mt, le total des ventes à l’exportation est néanmoins attendu en baisse d’1 Mt par rapport à 2008/2009.

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