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Évènement
La France doit optimiser sa force de vente agroalimentaire

La commission des Finances du Sénat pointe le déficit de coordination des soutiens à l’exportation des produits agroalimentaires, dans un rapport présenté le 17 juillet. Une situation contre performante.

Le Sénat plaide pour “une réforme ambitieuse du dispositif de soutien aux exportations agroalimentaires”. C’est en tout cas la préconisation d’un rapport examiné le 10 juillet par la commission des Finances. Si la balance commerciale agroalimentaire progresse, avec un score de 11,5 Md€ en 2012, cette performance n’est due qu’au secteur des vins et spiritueux. Le solde hors boissons est cette fois dans le rouge depuis 2005, avec un plancher en 2009, relèvent les rapporteurs. Ainsi, en 2012, le solde commercial affichait, par exemple, même un déficit pour les biscuits, pâtisseries et pâtes avec  -0,4 Md€ ou encore pour les produits animaux le déséquilibre des ventes a atteint -0,68 Md€. La France a, de plus, glissé sur ce terrain des exportations, de la 2e place mondiale en 2000 à la 5e place en 2012, avec -0,94 M€. Pays-Bas, Allemagne et Brésil lui sont passés devant, les états-Unis restant les leaders. Mais « nous sommes loin d’avoir le pied au plancher. Nous avons encore un potentiel d’accélération remarquable », estime André Ferrand, sénateur UMP, qui a pris part à ce rapport de la commission des Finances présenté le 17 juillet au Sénat. Diagnostic de la situation, évaluant l’action publique, l’étude était aussi chargée d’avancer des pistes d’améliora-tion. Le rapport pointe “un déficit de coordination” du “très grand nombre d’acteurs”. « Les entreprises considèrent que le dispositif public est illisible », a résumé Christian Bourquin, qui a co-dirigé l’étude. « Il faut aller à la hache pour dégager tout ça » a-t-il lancé. Cette situation traduirait aussi une gouvernance “défaillante” et une “faible concertation interministérielle”.

Un opérateur unique de promotion et d’accompagnement
Ubifrance ; Sopexa ; Adepta ; FranceAgriMer ; Chambres de commerce et d’industrie (CCI) ; l’UE ; les douanes et services vétérinaires ; les régions ; la Coface, Oseo… Un trop grand nombre d’acteurs accompagnent l’export français, selon les rapporteurs qui n’excluent, dès lors, pas la mise en place d’un opérateur unique de promotion et d’accompagnement à l’interna­tional. Ils s’interrogent par ailleurs aussi sur la pertinence, à l’heure actuelle, d’opérateurs sectoriels. La politique de soutien à l’export agroalimentaire devrait donc, selon eux, être placée sous l’égide d’Ubifrance, et non être assumée par de multiples organismes, en concurrence, “parfois destructrice” telle que celle intervenant entre Ubifrance et Sopexa. Sous son égide, FranceAgriMer assurerait la structuration des filières pour l’export. La Commission incite en effet à développer la “culture à l’export pour les filières agricoles” “en structurant les filières dans ce sens”. Sopexa serait pour sa part chargée du marketing et de la promotion et les CCI le maillage international. Les régions devraient pour leur part être amenées à jouer un rôle plus important, en s’appuyant sur des plans d’internationali­sation des entreprises et de mise en avant des marques régionales. Elles s’appuieraient sur la BPI et la Coface (assurance-crédit). Si les moyens, logos, matériels, fichiers,… sont appelés à être partagés, la logique veut surtout que le soutien public aux exportations soit rationalisé et non plus éclaté. Il doit “faire l’objet d’une stratégie globale”, défend le rapport. Aujourd’hui, il est éparpillé entre plusieurs ministères. Pour une meilleure coordination, tant fonctionnelle, géographique, que calendaire, les ministères de l’Agroalimentaire et du Commerce extérieur devraient donc aussi dresser un Plan export. Celui-ci serait étayé par la mise en œuvre d’une “diplomatie économique” pour “parler d’une seule voix”, comme y invitent les rapporteurs.

La lourdeur des procédures à nouveau pointée du doigt
Sur le plan pratique, le rapport met également de nouveau en cause la “lourdeur” administrative pour les entreprises. Les observateurs suggèrent ainsi de “simplifier le plus possible les procédures sanitaires et vétérinaires”. Tant du côté des autorités que des filières, où des dynamiques ont vu le jour, les observateurs jugent le contexte favorable à une telle politique, qu’ils invitent à « appliquer rapidement » à des cas concrets.  Ils aspirent à une gouvernance renouvelée pour l’exposition universelle de 2015 à Milan.

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