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Marché/Covid-19
La filière Orge brassicole française résiste bien à la Covid-19, selon divers experts et professionnels

Les intervenants du colloque Orges brassicoles, organisé par Arvalis-Institut du végétal, rapportent une hausse du nombre de brasseries en France d’un an sur l’autre.

© Alexas_Fotos-Pixabay

Finalement, ça ne va pas si mal ! C’est un message positif que les intervenants du colloque Orge brassicole, organisé en distanciel par Arvalis-Institut du végétal le 5 mars dernier, ont voulu faire passer.

Certes, la pandémie de Covid-19 a pénalisé la consommation française, européenne et mondiale de bière, freinant par ricochet celle de malt par les brasseurs et d’orges de brasserie par les malteurs. Maxime Costilhes, délégué général de Brasseurs de France, a rappelé les effets négatifs de la Covid-19 : « depuis le début de la pandémie en mars 2020, 35 % des débouchés du secteur brassicole français ont fermé : les cafés, les bars, les restaurants, évènements/festivals… et nous n’avons aucune visibilité sur la reprise de la demande, ne sachant pas quand ces établissements et évènements vont rouvrir ! ». Jean Philippe Jélu, président des Malteurs de France, évoque une baisse de la mise en œuvre d’orges dans la malterie française de 8 à 15 % en 2020 du fait de la pandémie. Autre chiffre révélateur : « la demande mondiale en orge brassicole a, en moyenne, reculé de 5 % à 10 % suite à la Covid-19 », témoigne François Gatel, directeur de France Export Céréales.

Malgré tous ces éléments négatifs, Maxime Costilhes a expliqué que « nous étions à un rythme de création d’une brasserie par jour avant la crise, et avons atteint le chiffre de 2 000 brasseries en France 2020. En 2021, nous n’avons pas encore de chiffre précis, mais des brasseries ont tout de même été créées ». Ainsi, la Covid-19 a pu ralentir la croissance des créations de brasseries dans l’Hexagone, mais n’a pas inversé la tendance, selon Brasseurs de France.

Le manque de visibilité n’affecte pas l’optimisme de Maxime Costilhes : « lors du premier déconfinement, il y a eu un fort rebond de la consommation de bière. Nous espérons, de nouveau, un net rebond lors de la prochaine réouverture des bars/restaurants ».

François Gatel rappelle, de son côté, que la Chine reste très demandeuse d’orge française « pour les deux utilisations : fourragère et brassicole ». Ce dernier précise que les exportations d’orges françaises sur la Chine pourraient atteindre les 2,2 Mt sur 2020/2021, dont 1,6 Mt pour la nutrition animale et 0,6 Mt pour la brasserie.

550 000 à 650 000 ha d’orge de printemps en France ?

Cette bonne demande chinoise permet aux prix hexagonaux de bien se tenir, offrant un certain attrait économique pour la culture. Ajoutons à cela les bonnes conditions météorologiques, et les agriculteurs pourraient augmenter leur sole d’orge de printemps lors de la présente campagne culturale. Luc Pelcé, animateur de la filière Orge de brasserie d’Arvalis-Institut du végétal, explique que « la sole d’orge de printemps semé en automne pourrait grimper, entre 2019 (récolte 2020) et 2020 (récolte) 2021, de 80 000 ha. Au total, nous pourrions avoir une sole d’au moins 550 000 ha d’orge de printemps, soit au moins la moyenne pluriannuelle ».

Le trader Evergrain se montre encore plus optimiste. Un tweet datant du 5 mars indique que « 650 000 ha d’orge de printemps devraient être semés lors de la présente campagne, dont 20 % l’ont déjà été en automne-hiver. Quelque 90 % des semis sont achevés au 5 mars, grâce aux bonnes conditions météorologiques, et la variété Planet devrait une nouvelle fois constituer la variété dominante ».

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