TRANSPARENCE, QUALITÉ et développement des circuits courts devraient être les grands thèmes de l’agriculture biologique en 2010. C’est en ces mots que le président de l’Agence Bio, Pascal Gury, a introduit la présentation des résultats du 7ème baromètre des consommations et perceptions des produits biologiques en France le 4 février à Paris.
Hausse des installations et conversions
Sur 2009, ce sont en moyenne 300 agriculteurs par mois qui ont converti leurs exploitations à l’agriculture biologique. « Un chiffre très significatif » a déclaré Élisabeth Mercier, directrice de l’Agence Bio, lors de la présentation des résultats de leur enquête annuelle. Le nombre d’exploitants pratiquant l’agriculture biologique est ainsi passé de 13.298 à la fin de l’année 2008 à 16.400 fin 2009, soit une hausse de 23%. La filière compte toujours plus de 6.000 transformateurs, 2.000 distributeurs et 300 importateurs. En France, 3,2% des exploitations agricoles sont biologiques, ce qui représente 2,4 à 2,5% de la surface agricole utile. Au total, ce sont 516.000 ha déjà convertis et 154.000 ha en cours de conversion. « Un fort décollage » selon les représentants de l’Agence Bio. « En région, le nombre d’agriculteurs bio connaît une croissance à deux chiffres grâce à une bonne dynamique de l’offre et de la demande » selon Élisabeth Mercier qui souligne que « le minimum régional est de 11% ». Parmi le top trois des zones où la progression est la plus marquée, il y a d’abord le Languedoc-Roussillon où le nombre d’exploitations biologiques progresse de 35%. En second, l’Île de France compte 33% d’exploitations supplémentaires et enfin la région Paca connaît une hausse de 30%.
Des achats de plus en plus liés aux préoccupations environnementales et éthiques
« La demande de la société en produits issus de l’agriculture biologique est aujourd’hui un phénomène structurel, et non plus un phénomène de mode » insiste Elisabeth Mercier. Selon le sondage consommateurs de l’Agence Bio, 46% des Français consomment aumoins un produit biologique parmois. Selon eux, les trois quarts des Français pensent que les modes de production biologiques sont une solution d’avenir pour les problèmes environnementaux. Une tendance en hausse par rapport aux années précédentes. Selon l’enquête de l’Agence Bio, les raisons d’achat des produits biologiques en France seraient à 94% motivés par des préoccupations environnementales, et à 72% pour des raisons éthiques, contre respectivement 86 et 62% en 2008.
Une démocratisation des consommations de produits biologiques
« La consommation des produits biologiques n’est plus l’apanage des catégories socioprofessionnelles élevées », estime la directrice de l’Agence Bio. En effet, on note un développement des actes d’achats de la part des classes ouvrières, en hausse de 5%. 16% d’entre eux consommeraient régulièrement des produits issus de l’agriculture biologique.Une dynamique toujours soutenue par le fond « Avenir Bio », doté de 3M€ par an pendant cinq ans, « constituant l’un des leviersmajeurs du renforcement de la coopération entre les acteurs de la filière », selon Elisabeth Mercier.
Avec 2,6Md€ d’achats de produits bio en France en 2008, soit 1 milliard de plus que 3 ans auparavant, la filière est en pleine croissance. Cependant, avec des importations de produits bio en hausse sur 2009, alors qu’elles constituaient déjà 30% de l’offre en 2008, la question de la relocalisation des productions est posée. Si cela fait partie des préoccupations de l’Agence Bio, Elisabeth Mercier précise, « que c’est un sujet de fond se traitant sur le long terme et que si le travail a commencé, cela prendra du temps ».