Aller au contenu principal

Négociations commerciales
La Coopération agricole soutient la proposition de Serge Papin sur la transparence

La Coopération agricole veut se battre pour une meilleure rémunération de la production agricole et agroalimentaire, en obligeant la grande distribution à prendre ses responsabilités.

La guerre des prix et la déflation seront de mise pour les produits alimentaires en 2021, selon Unigrains
© Gerd Altmann/Pixabay

Alors que les négociations commerciales entre les secteurs de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution ont débuté en pleine crise de la Covid-19, les tensions se font jour de plus en plus crûment, la crise sanitaire accentuant le problème des producteurs et des transformateurs : des exportations en berne, une restauration hors domicile quasiment à l’arrêt, un accroissement des surcoûts de production… L’augmentation de certaines matières premières, notamment les céréales, sur les marchés mondiaux renchérit certains coûts de fabrication pour les produits concernés.

La Coopération agricole, qui fédère les coopératives agricoles et agroalimentaires de France, reconnaît volontiers que, « dans ce contexte inédit, les enseignes de la grande distribution constituent, depuis mars 2020, le débouché essentiel des productions ». De ce fait, « cette position privilégiée » lui confère « une impérieuse responsabilité : celle d’accorder des revalorisations tarifaires qui permettent de rémunérer les producteurs plus justement ».

Or, une nouvelle guerre des prix s’est ouverte, selon La Coopération agricole, qui pointe la baisse des prix dans les rayons alimentaires (-0,5 % en un an) et la demande de déflation de -2 % en moyenne dans les négociations actuelles. A tout cela s’ajoute des demandes sur des budgets promotionnels supplémentaires.

Transparence, répartition de la valeur et Etats généraux de l'alimentation

Dans ce contexte, la dernière réunion du comité de suivi des négociations commerciales, le vendredi 18 décembre, a vu Serge Papin, ancien PDG du groupement coopératif Système U et actuellement missionné par le ministre de l’Agriculture pour travailler sur la répartition de la valeur dans les filières agroalimentaires, proposer un nouvel outil de transparence qui « permettrait de connaître le prix réellement payé pour la matière première agricole à tous les étages » de la filière alimentaire.

Concrètement, un cabinet d’audit, disposant de données confidentielles d’entreprises, pourrait servir de tiers de confiance afin de répondre en temps réel aux questions des deux parties en négociation sur une situation individuelle bien spécifique. Un premier test sera fait dans la filière laitière avant d’être étendu à l’ensemble des filières et une première réunion est prévue en janvier pour lancer tout cela.

Cette proposition a donc reçu le soutien de La Coopération agricole, qui y voit « « un appel à un sursaut collectif » car il est « indispensable de recréer de la valeur dans la filière alimentaire ». Ce serait en fait une juste voie pour « enfin faire vivre les engagements pris lors des Etats généraux de l’alimentation », a écrit Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, dans un communiqué de presse à l’issue du comité de suivi.

« La reconquête d’un revenu décent pour les agriculteurs, la sauvegarde de notre appareil productif et le recouvrement de notre souveraineté alimentaire ne sont atteignables qu’à condition de pouvoir "passer du tarif". Sans cette solidarité et responsabilité des enseignes de la distribution, c’est toute la ferme France qui est en péril, des agriculteurs jusqu’aux industries de transformation », peut-on également lire dans ce document.

Les plus lus

Moisson 2024 : en blé tendre, la plus faible récolte en 40 ans

Une actualisation de la récolte en cours vient d’être publiée par le service des statistiques du ministère de l’Agriculture.…

Moisson 2024 - Seules 4,1 Mt de blé tendre français pourraient être exportées sur pays tiers

Avec une moisson complexe en France et dans le monde, la filière blé tendre hexagonale à l’exportation va souffrir. Elle…

Céréales et oléoprotéagineux bio : une récolte 2024 qualifiée de « mauvaise » à « catastrophique » selon les bassins

Les retards enregistrés par les moissons empêchent de donner des chiffres de production précis à l'heure actuelle.

Moisson 2024 - Quel pourcentage des blés français sera sous la norme des 76 kg/hl ?

L’enquête d’Arvalis et FranceAgriMer sur les blés français, qui fournira ses résultats définitifs le 18 septembre prochain,…

Moisson 2024 - L'Ukraine accepte de limiter ses exportations de blé

L’Ukraine s’est mise d’accord avec ses partenaires commerciaux sur le volume de 16,2 Mt de blé exportables sur la campagne…

Paysage d'arganiers et d'oliviers et de terres labourées mais non semées au sud de Safi (Maroc) en janvier 2024
Les surfaces de céréales reculent au Maghreb sous l’effet du changement climatique

En Algérie et au Maroc, le changement climatique et la multiplication des sécheresses découragent les agriculteurs. La sole en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne