Céréales
La Commission fait du surplace
Bruxelles ne change pas d’un iota sa politique restrictive à l’exportation et privilégie les reventes des stocks d’intervention sur l’intra-UE
EXPORT. Lors de son dernier Conseil spécialisé Céréales, l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (Onigc) a indiqué que la Commission poursuivait toujours sa politique restrictive à l’exportation. Depuis cinq mois, les exportateurs européens doivent en effet se contenter de certificats “tiret”, à durée de validité limitée. Toutes les adjudications à l’exportation de céréales d’intervention sont désormais clôturées, y compris le seigle depuis le 22 février dernier.
Si les engagements à l’exportation de blé européens restent en repli par rapport à l’an dernier (6,6 millions de tonnes contre 8,7 millions de tonnes à la même époque), les tirages de certificats ont repris ces dernières semaines, les exportateurs ayant désormais épuisé leurs certificats de “longue durée” octroyés en début de campagne.
Blé : repli des exportations européennes
Depuis le début de la campagne commerciale 2006/2007, les certificats d’exportation de blé délivrés dans l’Union européenne portent sur 6,6 millions de tonnes, en net retrait par rapport à l’an dernier à la même époque (8,7 millions de tonnes). Il s’agit pour l’essentiel — 4,5 millions de tonnes —, de certificats de “droit commun” sans restitution, tirés au jour le jour par les opérateurs européens dans chaque état membre, au départ du marché libre. Les exportateurs ont demandé le mois dernier des certificats de ce type pour l’exportation de 0,5 million de tonnes de blé environ, malgré la mise en place d’un “tiret” par la Commission européenne depuis le 12 octobre dernier (ce qui limite la durée des certificats à 60 jours et ne garantit pas les exportateurs contre l’application éventuelle d’une taxe à l’exportation). On assiste donc à une légère reprise des tirages de certificats, les exportateurs ayant totalement épuisé les certificats de longue durée octroyés en début de campagne (dont la durée de validité était de quatre mois plus mois en cours).
Orge : progression des ventes européennes
Après un début de campagne difficile, les exportations européennes d’orge ont profité de l’essoufflement de certains concurrents sur le marché mondial. Les engagements à l’exportation d’orge atteignent désormais près de 2,9 millions de tonnes contre moins de 2,6 millions de tonnes l’an dernier à la même époque. Là aussi, il s’agit pour l’essentiel (2,15 Mt) de certificats “de droit commun” sans restitution, tirés par le exportateurs au départ du marché libre. Ces certificats sont également assortis d’un “tiret” depuis plusieurs mois. Cette embellie pourrait toutefois être de courte durée avec le retour de l’Ukraine sur le marché mondial, suite à l’abolition des quotas d’exportation exercés dans ce pays.
Fonte des stocks d’intervention
Malgré le tassement des quantités adjugées, la Commission européenne a poursuivi le mois dernier sa politique de remise en vente des stocks d’intervention sur le marché intérieur. Quelque 700.000 tonnes de céréales d’intervention détenues par le États membres ont encore été adjugées sur le marché communautaire depuis le dernier conseil spécialisé céréalier de l’Onigc du 14 février 2007.
Au total, 5,8 millions de tonnes de céréales d’intervention européennes dont 2,5 millions de tonnes de blé, 1,9 millions de tonnes de maïs, 1 millions de tonnes d’orge et 0,3 million de tonnes de seigle ont été revendues sur le marché européen depuis le début de la campagne commerciale 2006/07. En ajoutant les volumes adjugés à l’exportation, les stocks communautaires sont passés de 14 millions de tonnes en début de campagne à moins de 6 millions de tonnes à ce jour.
Poursuite des reventes de maïs d’intervention hongrois
Les reventes de maïs d’intervention sur le marché communautaire se limitent désormais à du maïs hongrois. Quelque 200.000 tonnes supplémentaires ont ainsi été adjugées sur le marché communautaire depuis le 14 février dernier. Au total, la Commission européenne a ainsi adjugé sur le marché intérieur 1,9 million de tonnes de maïs au départ des pays enclavés d’Europe de l’Est depuis le début de la campagne, dont 1,4 million de tonnes de maïs hongrois. Grâce ces reventes, le stock d’intervention européen de maïs a été réduit à 3,7 millions de tonnes (entièrement localisé en Hongrie).
Reventes étendues à toutes les céréales d’intervention
Depuis le mois d’octobre 2006, la Commission européenne a étendu par vagues successives les reventes d’intervention sur le marché européen à toutes les céréales et à tous les pays détenteurs de stocks.
Au cours des quatre dernières semaines, la Commission a adjugé sur le marché intérieur 370.000 tonnes de blé, 100.000 tonnes de seigle et 35.000 tonnes d’orge. Au total, 2,5 millions de tonnes de blé d’intervention, 1 million de tonnes d’orge et 0,3 Mt de seigle ont été revendues sur le marché intérieur au cours de la campagne. En ajoutant le maïs remis en vente, la quantité totale de céréales d’intervention adjugées sur le marché européen en 2006/07 atteint 5,8 millions de tonnes dont 700.000 tonnes depuis le 14 février dernier.
La Commission européenne semble bien décidée à liquider les stocks de blé, d’orge et de seigle d’ici la fin de la campagne en profitant d’un contexte de prix favorable. L’intégralité des stocks d’intervention communautaires est d’ailleurs ouverte à la vente sur le marché intérieur, à l’exception de 3,2 millions de tonnes de maïs hongrois. En additionnant les ventes de stocks sur le marché communautaire et les céréales d’intervention exportées vers les pays tiers en première partie de campagne, les stocks d’intervention européens (de près de 14 millions de tonnes en début de campagne) sont désormais tombés à 5,6 millions de tonnes dont : 3,7 millions de tonnes de maïs hongrois; 1,3 million de tonnes de blé; 500.000 tonnes d’orge et 100.000 tonnes de seigle en Allemagne.