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Bioéconomie
La chimie du végétal, une filière porteuse

Le Siñal exhibition, les 30 et 31 mai à Châlons-en-Champagne (Marne), se veut être "Le rendez-vous de la bioéconomie". L’occasion de revenir sur les enjeux de cette « économie de la photosynthèse », comme l’a défini Stéphane Le Foll.

« La chimie du végétal et la bioéconomie en général s’inscrivent dans une tendance de fond et même si nous travaillons sur du long terme, leur essor est inexorable. La rapidité de développement et de déploiement dépendra de la volonté politique et de la demande du consommateur qui, aujourd’hui, manque d’information sur cette filière », a déclaré, dans un communiqué du 7 avril, Thierry Stadler, vice-président de l’Association Chimie du végétal (ACDV) mais également président du pôle de compétitivité Industries et agroressources (IAR), partenaire du Siñal.

Un secteur innovant

La bioéconomie englobe « l’ensemble des activités de production et de transformation de la biomasse qu’elle soit forestière, agricole et aquacole, à des fins de production alimentaire, d’alimentation animale, de matériaux biosourcés, d’énergies renouvelables (cf. encadré) », comme le définit la communication du ministère de l’Agriculture relative à la "Stratégie Bioéconomie pour la France", présentée en conseil des ministres le 18 janvier. « En France, ce sont près de 1,9 million de personnes qui sont engagées directement dans les activités de la bioéconomie, indique le document. 80 % du territoire est concerné. » Et d’ajouter : « Le programme d’investissements d’avenir a permis de déployer plus de 250 M€ depuis 2010 pour soutenir des projets dans le champ de la bioéconomie. »

La chimie du végétal, qui « utilise la biomasse pour élaborer des molécules et des dérivés comme des matériaux et des produits de formulation », est « une filière innovante, au cœur de la bioéconomie », comme la qualifie l’ACDV. Les 32 métiers stratégiques de la chimie du végétal en France emploient directement 23 000 personnes, selon l’Ademe, et en emploieront 19 000 de plus à l’horizon 2020, selon une étude d’ACDV. Ce sont 30 Mt de matières premières végétales, produites sur 6 Mha (soit 0,4 % des surfaces de terres arables), qui sont utilisées par ce secteur, d’après la même source. L’industrie chimique française s’est donnée comme ambition de doubler d’ici 2020 le volume de matière première d’origine végétale comme matière première, indique son Comité stratégique de filière au sein du Conseil national de l’industrie. Aujourd’hui 10 % des matières premières utilisées par la chimie sont issues de la biomasse, et cette part va en progressant, note l’ACDV. En 2006, le marché des produits biosourcés représentait 19,8 Md€ en France (27,6 Md€ en 2010), pour 51,1 Md€ prévus en 2020, selon une étude du cabinet de conseil McKinsey.

Le marché des produits biosourcés est estimé à plus de 50 Md€ en 2020.

Gaz renouvelable : l’émergence de la filière biométhane se confirme

« La filière du biométhane en France est encore très jeune parmi les filières renouvelables mais promise à un bel avenir de par ses qualités intrinsèques, a affirmé Édouard Sauvage, directeur général de GRDF, lors de la présentation du "Panorama du gaz renouvelable 2016", le 22 février à Paris. La méthanisation permet en effet de valoriser les biodéchets dans le cadre d’une production non-intermittante. C’est, de plus, une filière tout de suite compétitive par rapport aux autres alternatives renouvelables alors même qu’elle est émergente. Selon le rapport 2017 de la Commission de régulation de l’énergie, le coût de rachat du biométhane est 30 % moins cher que les coûts de rachat de l’électricité renouvelable. » Fin 2016, les 26 sites injectant du biométhane dans l’ensemble des réseaux – dont 18 de nature agricole "autonome" ou "territoriale" (cf. camembert) – et les 241 projets en phase avancée recensés confirment l’installation durable du gaz renouvelable dans le paysage énergétique français. « Concernant les ambitions, le potentiel est là : toutes les analyses effectuées avec le Ser et l’Ademe le prouvent. Nous sommes convaincus, si les cadres législatifs sont ajustés comme il convient, que les objectifs gouvernementaux [fixés dans le cadre de la loi de Transition énergétique] seront tout à fait atteignables. »

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