Betteraves
La CGB souhaite une contractualisation précise pour les betteraves hors quota
Les betteraviers espèrent que la LMA leur confère davantage de visibilité en encadrant mieux les contrats de ventes hors quota
LA LMA, Loi de modernisation agricole, dont un passage devant le Sénat puis l’Assemblée nationale sont prévus dans les semaines à venir, devrait apporter des solutions aux betteraviers qui rencontrent des problèmes pour contractualiser leurs productions hors quotas. Depuis la réforme de l’OCM sucre en 2006, celle-ci est passée de 24 % de la production totale à 40 %. L’assemblée générale de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), organisée à Paris le 8 décembre, a été l’occasion de faire un point sur la situation. Et de rappeler aux représentants de l’état présents l’urgence du vote de la LMA, afin de définir un cadre contractuel satisfaisant pour les producteurs de betteraves français.
Une contractualisation hors quota difficile
« La crise rencontrée dans la filière laitière nous a bien aidés, nous n’étions pas écoutés jusqu’à présent » reconnaît Alain Jeanroy, président de la CGB. Contrairement aux marchés céréaliers pour lesquels des contrats types existent et font évidemment mention d’un prix, d’un volume et d’une période de livraison, les producteurs de betteraves semblent bien démunis face à leurs acheteurs pour ce qui concerne la production de betteraves hors quota. En effet, même si le prix de la betterave du quota recule encore en 2009, à 25,4 €/t, les betteraviers restent assurés de pouvoir vendre à un prix correct, alors qu’en betterave hors quota, les producteurs sont contraints de s’engager sur une livraison sans connaître le prix au moment de l’accord. « Avec une moyenne de 16 à 18 euros le quintal en 2007, le prix ne couvrait même pas le coût de production » explique Alain Jeanroy. Les prix peuvent ainsi fluctuer, selon le débouché (alcool, éthanol ou industrie chimique) entre 15 et 25 €/q. Une incertitude qui peut également se traduire par un désengagement des producteurs au profit de cultures plus rémunératrices comme le blé et le maïs. De bonnes raisons pour la CGB de demander au ministère de l’Agriculture que la LMA et ses dispositions relatives aux contrats soient opérationnelles au plus tôt.
Récolte de betterave « record »
L’année 2009 est marquée par une récolte de betterave « record » au regard de la production de 34 Mt et des rendements, estimés à 93 t/ha, contre 87 t/ha en 2008 et 84 t/ha en 2007. Avec de tels résultats, la filière affiche « le rendement en sucre à l’hectare le plus élevé au monde » de l’ordre de 14 t/ha. Une situation favorable pour les producteurs puisque les prix semblent mieux orientés pour les betteraves hors quota cette année. En effet, selon la CGB, les prix des betteraves alcool oscillent entre 20 et 22 €/t, 20 et 23 €/t pour la betterave éthanol et 20 à 22 €/t pour l’industrie chimique/fermentation. Les producteurs resteront toutefois très attentifs à l’évolution du dossier contractualisation dans le cadre de la LMA. « Il faut que le dossier soit bouclé pour les semis », espère Alain Jeanroy.