Jeux olympiques - Les bateliers et les mariniers de Paris toujours dans l’expectative
Les professionnels du transport fluvial et ses représentants se posent toujours des questions très concrètes sur leur activité pendant les Jeux olympiques Paris 2024, le plus grand évènement sportif du monde. Par ailleurs, la navigation sous le pont de Sully reste compliquée.
Les professionnels du transport fluvial et ses représentants se posent toujours des questions très concrètes sur leur activité pendant les Jeux olympiques Paris 2024, le plus grand évènement sportif du monde. Par ailleurs, la navigation sous le pont de Sully reste compliquée.
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« Les professions que nous représentons sont formidables car ils ont bien conscience de vivre un moment exceptionnel avec les Jeux olympiques (JO) à Paris. Mais en même temps, elles sont en première ligne des métiers impactés de façon économique par cet évènement. Il faut bien avoir conscience que pour beaucoup d’acteurs du fleuve, les mois d’été comptent double voire triple en termes d’activité économique et donc de revenus », déclare Olivier Jamey, président de la Communauté portuaire de Paris (CMP) et vice-président de Seine Port Union avant de poursuivre : « les bateliers et les mariniers sont vraiment très patients, merci à eux ! Il faut impliquer tout le monde et nous essayons de les associer en tant que formateurs, qu’encadrants ou encore navigants pendant la période concernée ». Pour les métiers du fleuve, les JO sont aussi « une formidable exposition de nos activités et du fluvial, y compris à l’étranger où on parle beaucoup des JO et de leur rapport avec le fleuve ».
Olivier Jamey confirme que, en travaillant avec Haropa et Voies Navigables de France, « la capacité en places de stationnement » pour les bateaux qui devront patienter en amont ou en aval de Paris pendant la période des JO sera suffisante.
Encore des inquiétudes
Mais en parallèle de cet état d’esprit, les professions sont inquiètes. Même si, sous l’impulsion des céréaliers, les choses ont bougé quant à la praticabilité de la Seine avant et pendant les JO, des points très concrets restent encore à régler. « Les choses ont évolué dans le bon sens avec notamment l’efficace mobilisation des céréaliers qui ont su se faire entendre par rapport à la problématique du transit dans Paris. Leur action fait que désormais les interlocuteurs impliqués, notamment la préfecture de région et l’Etat, connaissent bien les dossiers et sont très actifs pour réduire les impacts », précise Olivier Jamey. Une réunion, mi-février, entre céréaliers, préfecture de région et ministère de l’Agriculture, a clarifié un grand nombre de questionnements.
Lire aussi : "Cinq mesures pour améliorer le transit des céréales dans Paris pendant le JO"
Il n’en demeure pas moins vrai que certains points ne sont pas encore réglés, notamment pour les acteurs qui travaillent dans Paris. « L’accessibilité des exploitations parisiennes qui opèrent dans Paris reste un souci, par exemple pour le secteur du BTP, de même que l’accès aux différentes installations nécessaires à l’exercice des activités. Les questions autour de l’embarquement et du débarquement des marchandises sont encore à traiter avec la préfecture de police ». La CMP déplore par ailleurs des imprécisions et des changements incessants sur les fenêtres d’ouverture et de fermeture de la navigation ou encore des contraintes toujours plus fortes avec des inspections techniques supplémentaires des bateaux.
Parution prochaine d'un document sur la navigation dans Paris durant les JO
Des incertitudes existent aussi sur les tronçons vraiment fermés à la navigation dans Paris intramuros. Selon l’AFP, la préfecture de région doit formaliser un document sur ce sujet « remis prochainement ».
Quid du pont de Sully ?
Pour Olivier Jamey, « l’accident survenu au Pont Sully il y a quelques semaines est malheureusement intervenu au mauvais endroit et au mauvais moment mais a bien sûr montrer le risque potentiel de la circulation et la qualité de la sécurité des transports sur la Seine ». Il précise qu’en fait, l’importance du choc subi est dû à la fragilité du matériau employé au moment de sa construction (NDLR : en 1876, dans le cadre des grands travaux du baron Haussmann), la fonte, qui s’est sectionnée lors du heurt. Aujourd’hui on utilise de l’acier pour les structures.
« On arrive à faire circuler des flottes mais de façon extrêmement laborieuse, en pénalisant les mariniers et leurs clients avec des décalages de livraison de plusieurs jours ». Mais la Ville de Paris devrait publier cette semaine, a priori, un document permettant de mieux gérer la navigation.
De nouveaux créneaux de passage sous le pont de Sully
Enfin, de nouveaux créneaux de passage pour les bateaux avalants et montants ont été décidés sous la passe n°2 du pont de Sully, prévus par arrêté préfectoral, pour la période du mardi 12 au lundi 18 mars. Ils sont intégrés par Voies navigables de France, sous l’autorité de la Préfecture d’Ile-de-France et en lien avec la brigade fluviale et les experts de la Ville de Paris, sous certaines conditions (cote de 4,30 m à la station Vigicrues du pont d’Austerlitz, par exemple).