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Inra

Lancement du projet de recherche européen TriticaeGenome coordonné par l’Institut français

RECHERCHE. François Houllier, directeur scientifique "Plante et produits du végétal" de l’Inra, a lancé le projet TriticeaeGenome, coordonné par l’Inra de Clermont-Ferrand, le 11 juin 2008, en présence d’Annette Schneegans, de la DG Recherche de la Commission européenne et de Daniel Richard-Molard, représentant du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce projet, qui fédère les meilleurs laboratoires européens spécialistes de la génomique du blé et de l’orge, a pour objectif de favoriser le développement de nouvelles variétés en développant les connaissances en génomique de ces céréales, ainsi que les nouveaux outils nécessaires aux programmes de sélection européens.

Les enjeux de l’amélioration des céréales à paille

Les céréales à pailles de la famille des Triticées (blé, orge, et seigle) constituent la base de l’alimentation de la majeure partie des hommes et des animaux. Elles sont également une composante importante de la chimie du végétal. Elément majeur du développement d’une économie et d’une agriculture indépendante et durable, seconde production agricole en Europe, elles représentent plus de la moitié des surfaces cultivées.

Néanmoins, les variétés et les méthodes de sélection actuelles ne suffiront pas pour subvenir aux besoins alimentaires et non-alimentaires à venir dans un monde en évolution, marqué par une croissance démographique, des changements environnementaux globaux, une diminution des ressources fossiles. Le développement d’une recherche de pointe en génomique des Triticées est nécessaire pour rendre plus efficaces les méthodes de sélection et répondre aux enjeux de l’agriculture d’aujourd’hui.

Des outils fondés sur la génomique pour la création de nouvelles variétés

La génomique permet de décrypter le fonctionnement des organismes, de décrire la diversité génétique et d’accéder aux gènes qui gouvernent les caractères d’intérêt agronomique. Elle fournit des outils performants pour les programmes de sélection de nouvelles variétés. En regroupant les meilleures équipes européennes, TriticeaeGenome va construire les cartes physiques de six chromosomes de blé tendre et d’orge qui portent des dizaines de gènes d’intérêt agronomique. Ces cartes permettront d’isoler des gènes responsables de résistance à la sécheresse, à des maladies fongiques majeures, ou impliqués dans le rendement et la qualité chez le blé et l’orge. Les partenaires développeront de nouveaux outils de bio-informatique pour stocker, gérer, exploiter et diffuser les résultats du projet à toute la communauté scientifique. Les efforts de transfert des résultats seront coordonnés avec les autres projets en cours au niveau international et les équipes collaboreront avec de nombreux partenaires dans le cadre d’une interface externe.

Quinze organismes de recherche sont partenaires du projet TriticaeGenome. Ils viennent d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Italie, mais aussi de République Tchèque, d’Israël, de Finlande, de Suisse et de Turquie. Deux industriels participent également à ce projet de 7,5 millions d’euros, financé par l’Europe à hauteur de 5,3 millions d’euros pour 4 ans.

Le CNRGV, un centre unique en France

Le Centre National de Ressources Géno-miques Végétales (CNRGV) de Toulouse est la plateforme nationale de l’Inra pour les ressources génomiques végétales. Son ambition est non seulement de centraliser des ressources génomiques végétales d’intérêt, mais aussi de valoriser ce travail en facilitant l’accès à du matériel biologique, souvent unique, et à des technologies de pointe auprès de la communauté scientifique internationale. Depuis sa création, le CNRGV a rassemblé plus de 5 millions d’échantillons représentés par des banques génomiques de la vigne, du tournesol, du blé, du piment, de la tomate, du melon… Plus de 200 laboratoires répartis dans le monde ont déjà fait appel aux ressources du CNRGV.

Les nombreux programmes de génomique dans le domaine végétal ont ainsi entraîné la création de collections de gènes et de fragments de génomes, qui représentent les ressources génomiques. Les travaux menés notamment dans le cadre de Génoplante ont participé à l’accroissement des connaissances générales sur le vivant et contribué à maintenir une place pour la France au niveau international dans le domaine de la génomique végétale. En 2001, le Ministère de la Recher-che, reconnaissant l’importance stratégique de ces ressources biologiques, a mandaté l’Inra pour mettre en place un Centre de Ressources Biologiques spécialement dédié au génome des espèces végétales et destiné à centraliser les collections génomique végétales. La décision de situer le Centre National de Ressources Génomiques Végé-tales (CNRGV) sur le site de l’Inra de Toulouse a été prise en décembre 2002, eu égard à l’environnement scientifique local et au soutien de la région Midi-Pyrénées

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