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Impact sonore des silos... ça commence à faire du bruit
Le bruit est une problématique émergente pour les silos. À l’instar des émissions de poussières, « nous constatons de plus en plus de plaintes de voisinage », témoigne Laurent Dupont, responsable Technique et risques industriels de Coop de France Métiers des grains, qui lance une étude sur ce sujet. Entre urbanisation et moindre acceptabilité sociétale qu’il y a trente ans, la cohabitation n’est pas toujours évidente. « Les installations classées sont soumises à des réglementations très strictes, notamment dans les zones à émergence réglementée (ZER), concernant le niveau maximal d’émergence du bruit des installations par rapport au bruit ambiant. En pleine campagne, où le bruit résiduel est très faible, les coopératives assurent ne pas pouvoir les respecter », indique Laurent Dupont, rapportant leurs inquiétudes.
Pas d’harmonie sur les prises de décibels
Le niveau sonore ne doit pas dépasser les 70 dB en journée et 60 dB la nuit. Sauf si le bruit résiduel (hors silo), dépasse déjà ces limites, auquel cas le volume autorisé est majoré. Les mesures étant réalisées en limite de propriété, « si ces dernières sont calculées au plus juste, coller avec les niveaux acceptables au regard de la réglementation peut être difficile », confirme un spécialiste. La présence de tiers à proximité doit être prise en compte. Il faut alors aussi mesurer le niveau sonore à leur limite de propriété. Entre 35 et 45 dB de bruit ambiant, les décibels supplémentaires dus au silo tolérés sont de 6 le jour et 4 la nuit (4 et 3 au-delà de 45 dB initiales).
Mais, « il n’y a pas de convergence des méthodes et protocoles de mesure des bruits selon les bureaux d’études, regrette Laurent Dupont. Nous souhaitons une homogénéité au niveau du territoire », indique-t-il. Le nombre et le choix des points de mesure du bruit peuvent en effet varier selon les opérateurs. Le timing est également décisif dans les résultats finaux : l’évaluation est-elle faite au moment le plus bruyant, lorsque les camions affluent par exemple ?
« Nous allons, dans un premier temps, nous concentrer sur les retours d’expérience des coopératives pour identifier les problèmes, y compris au regard de la législation du travail », explique Laurent Dupont. Ensuite « nous chercherons à identifier les solutions d’ingénierie à mettre en place pour améliorer l’existant ainsi que les pratiques à mettre en œuvre sur les nouvelles installations. »