Commerce international
Hausse structurelle des importations chinoises de maïs , selon Louis Dreyfus Company
James Zhou, responsable commercial de la division asiatique de Louis Dreyfus Company (LDC), a livré son analyse lors du Black Sea Grain le 20 mai en webinaire sur le marché des grains chinois.
James Zhou, responsable commercial de la division asiatique de Louis Dreyfus Company (LDC), a livré son analyse lors du Black Sea Grain le 20 mai en webinaire sur le marché des grains chinois.
La Chine poursuivra t-elle ses importations mirobolantes de grains dans les prochaines années, notamment de maïs ? La réponse est plutôt positive pour James Zhou, responsable commercial de la division asiatique du négociant Louis Dreyfus Company (LDC), lors du Black Sea Grain le 20 mai en webinaire. « La demande de maïs en Chine restera élevée durant la prochaine décennie, malgré l’existence de produits de substitution », déclare-t-il.
James Zhou explique que, selon les données gouvernementales chinoises, « la production nationale de maïs devrait progresser de 21,2 % entre 2020 et 2030, soit 1,8 % par an ». Cette hausse viendrait essentiellement de l’accroissement des rendements, le potentiel de progression des terres arables étant faible dans le pays. Ainsi, la sole de maïs en Chine grimperait de seulement 5,5 % lors des dix prochaines années.
Mais l’expert de Louis Dreyfus Company ne croit pas en une augmentation si accrue de la récolte chinoise. « Le scénario gouvernemental est idéal, avec des investissements au maximum, une gestion des fermes parfaite et un usage de technologie de pointe. […] Or, il ne nous semble pas possible que les producteurs chinois puissent atteindre ces objectifs. Il serait étonnant, par exemple, qu’ils utilisent 100 % de semences OGM », condition nécessaire, selon James Zhou, si la Chine veut atteindre ses objectifs.
Pékin table actuellement sur une production aux alentours de 260 Mt en 2020/2021, qui pourrait s’élever à 265-270 Mt en 2021/2022, pour culminer à environ 330 Mt à l’horizon 2030. De son côté, la consommation des fabricants d’aliments pour animaux, essentiellement motivée par la demande chinoise en viande porcine, passerait de près de 282,5 Mt en 2020/2021 à environ 285-290 Mt en 2021/2022, pour atteindre 330 Mt à l’horizon 2030, soit un chiffre semblable à la production nationale.
30 Mt d’import annuel chinois de maïs sur 2020-2022
Le gouvernement chinois prévoit des importations de maïs à 22,5 Mt environ en 2020/2021, et à 20 Mt en 2021/2022, puis moins de 10 Mt entre 2022 et 2030. « Nous ne croyons pas à ce scénario. Nous attendons environ 30 Mt en 2020/2021 et 2021/2022, puis 15 à 20 Mt les années suivantes […] La demande des fabricants d’aliments reste très robuste », argue James Zhou.
Concernant le blé tendre, le gouvernement chinois estime la production 2021 stable par rapport à l’année 2020, à environ 132,5 Mt. Ces volumes n’augmenteraient que très légèrement, à 135 Mt à l’horizon 2030. Les importations du pays passeraient de 7,5 Mt en 2021 à 5 Mt en 2030. Des chiffres jugés crédibles par James Zhou, qui précise que si la consommation en volume de blé chinois ne devait guère évoluer, elle le devrait en termes de qualité. « La consommation de blé fourrager pourrait se montrer ferme, les besoins en alimentation humaine étant bien couverts », indique James Zhou.