Graines de moutarde
TENDU. Les agriculteurs européens doivent accepter la hausse du prix des graines de moutarde pour éviter que le Canada, assurant 95 % des importations françaises, ne préfère cultiver d’autres produits, comme le colza, plus rentable suite à l’essor des biocarburants. La tonne de graines de moutarde est passée de 480 euros en 2007 à 1.170 en 2008, soit une hausse de 144 % en un an. Les Européens ne peuvent plus compter sur les Canadiens pour le renflouer le marché semencier. Celui-ci se trouve d’autant plus à sec que les pays de l’Est ont racheté des contrats de semences pour alimenter leur circuit industriel. La NR arrive au compte-gouttes. Et dans le contexte actuel les opérateurs n’osent pas s’engager. Aucune offre n’est rapportée depuis plus de dix de jours !
Vers une hausse en rayon
Cette tension des prix de la graine oblige l’industrie française à augmenter ces tarifs de pâte de moutarde, au grand dam du consommateur vivant dans le premier pays producteur d’Europe. La hausse est cependant à relativiser : les Français, plus gros consommateurs mondiaux, avec 1 kg englouti par an, ne devraient pas dépenser plus d’1euro supplémentaire. Depuis dix ans, des agriculteurs bourguignons collaborant avec des moutardiers français entreprennent de relancer la production de moutarde dans l’Hexagone. Ils espèrent que leur “Moutarde de Bourgogne” soit homologuée Indication Géographique Protégée. Bien qu’ils ne puissent encore répondre à la demande avec les 1.500 hectares qu’ils ont semé (contre 170.000 au Canada), ils poursuivent leurs efforts et confortent la culture en France.