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Fluctuations des revenus agricoles, entre prix bas et charges élevées

LA BAISSE DES PRIX de marché, de 24 % sur l’année en céréales, a fortement touché les producteurs en 2009. Parallèlement, les coûts d’intrants, comme les engrais, sont restés élevés en sympathie avec les prix du pétrole. Ceci a affecté les revenus agricoles, effaçant au passage la flambée des prix de 2007/2008. Pour l’ensemble des grandes cultures, le revenu des agriculteurs est redescendu en deçà du niveau historiquement bas de 2005.
Une analyse du revenu agricole 2009, réalisée par Didier Caraes (pôle économie et politiques agricoles de l’APCA) souligne quatre paradoxes : en premier lieu, le revenu 2009 se situe au niveau de celui du milieu des années quatre-vingt. Or, à cette période, les actifs agricoles étaient deux fois plus nombreux qu’aujourd’hui. Deuxième élément à souligner : depuis 2007, les prix agricoles à la production ont baissé de 11 % alors que les prix alimentaires sont restés stables.
Par ailleurs, entre 1980 et 2009, la productivité du travail en agriculture a été multipliée par trois. Or, les rémunérations agricoles ont rejoint le niveau de ces années-là. Les agriculteurs n’ont pas profité de l’amélioration de cette productivité.
Le quatrième paradoxe est le niveau des dépenses publiques pour l’agriculture qui sont restées à peu près stables malgré la baisse du revenu. Néanmoins, elles n’avaient pas non plus baissé lorsque les prix avaient flambé en 2007, l’Europe ne disposant pas de mécanisme d’aides variables en fonction de la conjoncture, contrairement aux Etats-Unis.
C’est dans ce contexte que le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, a expliqué le 28 décembre que les exploitations agricoles pourraient avoir besoin d’un nouveau soutien de l’Etat au printemps, en plus du plan d’aide de cet automne. S’exprimant sur Europe 1, il a expliqué que, « s’il y a besoin de plus de moyens, le gouvernement ne devra pas hésiter à les mettre. Je pense en particulier à tout ce qui est soutien à la trésorerie ». « On va s’apercevoir au printemps, lorsque dans l’ensemble des productions il y aura besoin de faire ses achats pour l’année 2010, que la trésorerie sera extrêmement tendue et qu’il faudra certainement la compléter », fait-il valoir.

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