Coproduits
Feu vert pour de nouvelles entreprises
L’État a permis à plusieurs communes d’intégrer le pôle de compétitivité IAR
LE GOUVERNEMENT vient d’autoriser l’intégration des communautés de communes de Châlons-en-Champagne et d’Épernay dans la Marne au sein du pôle Industries et Agro ressources (IAR), dont la vocation est de rassembler les acteurs de la Recherche, de l’Enseignement et des industries de Champagne-Ardenne et de Picardie autour d’une même finalité : les valorisations non alimentaires du végétal. Désormais, les laboratoires et les entreprises qui s’installeront sur ces communes bénéficieront, eux aussi, d’exonérations fiscales pour leurs projets de Recherche et Développement.
Cette décision gouvernementale a été très favorablement accueillie, en particulier par la communauté de communes d’Épernay-Pays de Champagne (CCEPC). Comme l’explique Pascal Lherrant, de la direction du développement économique à la CCEPC, qui « travaille depuis un an et demi sur le développement d’un projet de valorisation hors boisson des déchets issus du raisin. » Il se félicite donc de la récente intégration de ce projet au sein du pôle IAR, rappelant que chaque année, la Champagne produit 400.000 t de raisins, et avec elles, 150.000 t de « déchets » (rafles, pépins…), où plutôt « coproduits », puisqu’ils sont amenés à être valorisés. À l’heure actuelle, ces coproduits sont récupérés par la distillerie Goyard – qui vient d’être rachetée par Cristal Union –, dont « le monopole est historique ». Les deux tiers sont ensuite distillés en alcool.
Des projets pour des applications utiles
Or, pour Pascal Lherrant, « il est nécessaire que la filière réfléchisse à une valorisation intéressante de ces coproduits », ajoutant que « dans une optique de développement durable, la problématique de l’utilisation des agro-ressources émerge, pour répondre à de nouveaux besoins des industriels et des territoires ».
Grâce à l’Agence pour la diffusion de l’information technologique (ADIT), une cartographie mondiale des applications industrielles liées à l’usage des déchets de la vigne a été identifiée. Au niveau national, d’après Pascal Lherrant, 80 PME/PMI ainsi que 46 laboratoires valorisent déjà les coproduits issus du raisin, notamment dans le domaine des cosmétiques (pépins de raisin, polyphénols…), mais aussi dans la cimenterie (acide tartrique extrait des pépins), la chimie et la pharmacie. Huit laboratoires sont déjà implantés en Champagne-Ardenne et bénéficient du soutien du pôle IAR.
Plus largement, à partir des matières premières cultivées en Champagne-Ardenne, l’idée est bien de mettre en œuvre de nouvelles productions et valorisations répondant à des besoins industriels, créateurs de valeur. Pascal Lherrant tient à insister sur un point : « par le biais des ressources du pôle IAR, les objectifs sont de développer de nouveaux programmes de recherche, afin de faire émerger de nouvelles applications, d’identifier des opportunités de marché pour des ressources végétales, de créer de nouvelles valorisations industrielles, dans des perspectives de viabilité économique et de développement durable ».
En tous cas, les entreprises ou laboratoires intéressés pourront d’ores et déjà noter les dates du 13 au 20 octobre prochaines, durant lesquelles se tiendra à Épernay au parc des expositions la 9 ème édition du VITeff (Biennale internationale des techniques champenoises et effervescentes). Une conférence sera notamment prévue sur le sujet de la valorisation des agro-ressouces, chère aux ambitions du pôle de compétitivité IAR, dont l’ambition première, rappelons-le, est de porter la Champagne-Ardenne et la Picardie au 1 er rang européen en 2015, en ce qui concerne les valorisations industrielles des agro-ressources.