Transport/Logistique
Supply chain : fédérer les acteurs autour de l’innovation
C’est à l’occasion de la tenue de Supply Chain Event, les 24 et 25 novembre à Paris, que le gouvernement et France Logistique ont présenté l’initiative "Supply Tech" et l’appel à projets "Logistique 4.0".
C’est à l’occasion de la tenue de Supply Chain Event, les 24 et 25 novembre à Paris, que le gouvernement et France Logistique ont présenté l’initiative "Supply Tech" et l’appel à projets "Logistique 4.0".
L’initiative "Supply Tech" est une démarche publique-privée, qui vise à fédérer l’ensemble des acteurs de la supply chain autour de la thématique de l’innovation dans le transport de marchandises et la logistique. Présentée, le 25 décembre au ministère de l’Economie et des Finances à Bercy, aux starts-up, ETI (entreprises de taille intermédiaire) et autres grandes entreprises, invitées pour l’occasion, cette démarche a été initiée par France Logistique, qui a publié un rapport sur l’Innovation dans le transport de marchandises et la logistique (cf. encadré ci-dessous). Le lancement de "Supply Tech" arrive un mois après l’annonce par le gouvernement de l’appel à projets "Logistique 4.0", qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’accélération « Digitalisation et décarbonation des mobilités » du quatrième Programme d’investissements d’avenir, dans son axe « Optimiser, sécuriser et décarboner les transports massifiés et les interfaces multimodales ».
L’Innovation comme réponse aux enjeux du transport et de la logistique de marchandises
« Le moment est venu de fédérer toutes les énergies qui existent autour de l’innovation dans la supply chain, pour leur donner de la visibilité. Au-delà de son soutien financier, le gouvernement entend jouer le rôle d’interface entre, d’un côté, les entreprises qui innovent dans le secteur du transport et de la logistique de marchandises et, de l’autre, les chargeurs et commissionnaires », a déclaré Geoffroy Cailloux, sous-directeur des services marchands à la direction générale des Entreprises. Pour Bercy, la logistique « est un maillon essentiel de la compétitivité économique de la France et indissociable de la compétitivité industrielle. C’est grâce à l’innovation par la donnée et la robotique que notre pays fera la différence au travers de la qualité et de la nouveauté de ses services, et à sa capacité à rendre des comptes sur le volet environnemental », affirme-t-il.
Pour Tristan Bourvon, ingénieur Transports & Mobilité à l’Ademe, « l’innovation en France existe depuis cinq à six ans, plusieurs starts-up étant passées à l’échelle supérieure (ETI). Il s’agit, aujourd’hui, d’accélérer le mouvement pour concurrencer nos voisins européens », à savoir l’Allemagne, la Suède et la Belgique, qui occupent le podium du classement de la Banque mondiale dédié à la performance logistique des pays, selon un rapport de juillet 2018. Les leviers sont multiples : le financement public et privé, bien entendu, mais également l’éducation des jeunes et la formation en entreprise. « L’enjeu de la démarche, amorcée ce jeudi 25 novembre, consiste à amener du concret, pour que l’innovation se transforme en contrats commerciaux », insiste l'ingénieur.
La chaîne logistique, une filière à part entière
« Pour une fois, on a une vision de la chaîne logistique comme une filière en tant que telle. "Supply Tech" est une démarche collaborative et collective, qui entend réunir les starts-up comme les grandes entreprises, les instituts de recherche et les collectivités, pour monter des systèmes technologiques par le menu, qui permette de passer d’un projet à la commercialisation d’une solution », souligne Constance Maréchal-Dereu, directrice générale de France Logistique. Et d’ajouter : « Nous nous organisons pour définir et transmettre aux pouvoirs publics, nos besoins en termes d’innovation matérielle (équipements, véhicules, entrepôts…), immatérielle (outils numériques, logiciels…) et d’organisation ».
Pour ce faire, le gouvernement a lancé, fin octobre, l’appel à projets "Logistique 4.0", qui « répond aux enjeux d’amélioration de la compétitivité de la chaîne logistique en France et de maîtrise de son impact environnemental », indique le gouvernement. Doté d’un budget prévisionnel de 90 M€ et opéré par l’Ademe, l’appel à projets cible trois besoins :
- la digitalisation des chaînes logistiques,
- la transition vers des chaînes logistiques écologiquement durables,
- l’automatisation des chaînes logistiques.
Il s’organise en deux relevés, avec une clôture du pré-dépôt des candidatures le 15 décembre pour le premier et le 15 mars pour le second, et une clôture du dépôt des candidatures respectivement les 15 février et 15 juin.