Marchés
Faute de demande, la production de veau de boucherie reste orientée à la baisse
La Pentecôte est l’occasion pour la filière veau de boucherie de mettre ses produits sur le devant de la scène. Cette année, le contexte est délicat, entre baisse de la consommation et hausse des coûts de production.
Le mois de mai n’a pas été très dynamique pour les ventes de viande de veau, selon les opérateurs. L’arrivée du printemps est toujours synonyme de baisse des achats. D’autre part, à 15,22 euros le kilo en moyenne au premier trimestre, la viande de veau reste la plus chère du rayon boucherie. En ces temps de crise, les familles limitent leurs achats. La filière attendait donc avec impatience les opérations du veau de la Pentecôte. Lancée il y a seize ans, cette campagne a fait ses preuves. Selon le Syndicat de la vitellerie française, l’activité d’abattage s’est montrée supérieure de 25 % pour la Pentecôte 2012 à la moyenne hebdomadaire de 2011.
Baisse de la production
En moyenne entre juillet 2012 et janvier 2013, la consommation de viande de veau était 5,7 % sous son niveau de la même période un an plus tôt, selon FranceAgriMer. Ce repli s’est traduit par une baisse des sorties des ateliers d’engraissement, qui ont ainsi diminué de 5,2 % (soit 35.400 veaux) en cumul sur la période de neuf mois se terminant fin mars. Les abattages ont reculé de 7,1 % en février.
La moindre demande s’est aussi traduite par une poursuite de la baisse de nos importations. Entre juillet 2012 et janvier 2013, nos achats d’animaux vifs ont chuté de 41 % par rapport à leur niveau d’un an auparavant. Nos importations de viande de veau en provenance des Pays-Bas ont reculé de 10 % entre juillet 2012 début avril 2013, par rapport à l’année passée.
Hausse des prix de revient
La filière, très concentrée, devrait poursuivre la limitation des mises en place dans les ateliers d’engraissement. Elles étaient déjà en repli au premier trimestre. Elles ont reculé de 4,1 %, 3,3 % et 3,7 % respectivement en janvier, février et mars. Il s’agit de limiter la production pour s’assurer de prix stables dans un contexte de hausse des coûts de production, liée à la flambée des prix des ingrédients laitiers. L’indice des matières premières entrant dans la fabrication des aliments d’allaitement (IMFAL), calculé par Les Marchés, atteint ainsi ses niveaux records de 2007. Début mai, il dépassait de 51 % son niveau de l’an dernier et de 16 % son niveau de fin mars.