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Blé tendre
Excellentes ventes sur pays tiers

En dépit du dynamisme des exportations hexagonales hors de l’UE, le stock de report 2008/2009 devrait se révèler lourd. Et il devrait conserver un niveau similaire fin 2009/2010, selon l’OniGC

NOUS VIVONS une « très bonne campagne » d’exportation de blé tendre sur pays tiers, comme l’a qualifiée Christian Vanier, directeur de l’animation filière de l’OniGC, lors de la conférence de presse du 18 février. L’objectif de 9 Mt devrait donc être atteint et même dépassé. L’office table désormais sur 9,5 Mt, contre 4,9 Mt en 2007/2008, alors que l’ « on retrouve nos clients traditionnels » avec des ventes vers le Maghreb et l’Egypte notamment. A la mi-février, le Gasc avait acheté 0,8 Mt de blé français (contre 6 Mt de marchandise russe). Les tirages de certificats d’exportation de blé délivrés en France atteignaient 4,8 Mt (13,5 Mt au niveau européen), contre seulement 4 Mt l’an dernier à la même époque.

Cependant, le stock de fin de campagne devrait rester élevé, à 3,56 Mt. Les expéditions vers les consommateurs de l’UE fléchissent en effet de 250.000 t, à 6,52 Mt, tout comme les utilisations intérieures d’ailleurs. L’incorporation par le secteur de la nutrition animale est en effet abaissée (5,5 Mt/5,7 Mt), les Fab ayant jusqu’ici privilégié le maïs dans les formules d’aliments composés. Les prévisions d’achats par les amidonniers sont également réduites (-100.000 t sur le mois à 2,4 Mt), les productions de pâte à papier et cartonnerie étant affectées par la crise (-7 % sur un an). Au premier semestre 2008, l’activité du secteur a reculé de 12 % sur un an.

Les orges fourragères restent pour leur part confrontées à la concurrence d’autres origines sur le marché à l’export pays tiers et à la compétitivité du maïs en alimentation animale. Compte tenu des baisses de consommation attendues, « nous allons entamer la campagne 2009/2010 avec de lourds stocks de report » sur les principaux marchés céréaliers, anticipe Christian Vanier. Et ce au niveau national, mais également européen. De fait, « nous ne devrions pas être à court de céréales dans les 18 prochains mois et nous ne devrions normalement pas assister à de fortes hausses des prix ».

Une campagne 2009/2010 assez “neutre”

L’office national s’est aventuré à faire des premières prévisions pour la campagne suivante. Les réserves de blé devraient rester stables entre la fin de la campagne 2008/2009 et celle de 2009/2010. En d’autres termes, « avec une production couvrant globalement la demande, la campagne 2009/2010 devrait être neutre. » L’OniGC table, dans ce scenario, sur un repli des utilisations par les fabricants d’aliments composés, lié à la moin-dre consommation de viande en raison de la baisse du pouvoir d’achat. Il s’attend également à une poursuite du ralentissement de l’activité amidonnière. L’incorporation pour l’alimentation humaine évoluerait pour sa part assez peu. En revanche, les volumes valorisés par les éthanoliers progresseraient.

Des incertitudes encore importantes pour 2009/2010

Mais le représentant de l’OniGC tempère ces prévisions de marché pour 2009/2010 en soulignant que « de grosses incertitudes persistent », en particulier sur l’estimation des besoins de la Chine, qui ne devrait pas se positionner sur le marché mondial comme un important importateur lors de la prochaine campagne. En effet, la baisse de production, consécutive à la sécheresse serait contrebalancée par celle de la consommation, limitée par la crise. Les prévisions de recul des utilisations de grains dans la zone mer Noire sont aussi encore aléatoires : « Il existe des incertitudes sur la capacité de la Russie et l’Ukraine à financer leurs infrastructures. » Si ce n’est pas le cas, « ils devraient être de nouveau très présents sur le marché mondial. Ce sera une campagne où il faudra se battre », prévoit Christian Vanier. L’office table d’ailleurs sur des ventes sur pays tiers en légère baisse en 2009/2010.

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