Encore plus de blé que prévu
Les rendements se révélant meilleurs qu’attendu dans plusieurs régions du monde, notamment l’UE, la production mondiale de blé est portée à 666 Mt
L’estimation de la production mondiale de blé a de nouveau été rehaussée par le Conseil international des céréales, de 4 Mt sur le mois, cette fois. Elle est désormais anticipée à 666 Mt. Un chiffre qui reste inférieur de 21 Mt au record de 2008. La moisson, quasiment bouclée dans l’hémisphère nord, révèle des rendements supérieurs aux attentes. Les prévisions russe (60 Mt, contre 63,7 Mt en 2008), ukrainienne (20 Mt, -23 %), algérienne et européenne ont notamment été relevées. En revanche, les pluies s’avèrent toujours insuffisantes en Argentine.
De bonnes surprises en termes de rendements dans l’UE
La récolte européenne de blé se situerait à 139 Mt (130,9 Mt de blé tendre et 8,1 Mt de dur contre, 141,2 Mt et 10 Mt en 2008), soit tout de même 12,2 Mt de moins que le record de l’an passé. La progression globale, de 0,5 Mt sur le mois, de la récolte de l’UE masque des évolutions disparates. Ainsi, si les rendements sont plus élevés que prévu au Danemark, en France, en Pologne et en Espagne, ils s’avèrent inférieurs aux attentes en Hongrie et Allemagne. Avec des rendements, certes en ligne avec la moyenne quinquennale de 7,9 t/ha, mais en recul par rapport au record de l’an dernier de 8,1 t/ha, les prévisions de récolte sont abaissées d’1 Mt outre-Rhin. Le niveau estimatif de la moisson y est porté à 25,4 Mt (26 Mt).
Davantage de blés meuniers britanniques
Concernant la qualité, la teneur en protéines des blés germaniques serait inférieure à la moyenne, autour de 13,2 %, mais avec des temps de chute d’Hagberg plus élevés. En France, où la production se situerait à 39,5 Mt, la teneur en protéines est confirmée légèrement inférieure à l’an dernier. Au Royaume-Uni, en revanche, le taux protéique moyen s’améliorerait, les agriculteurs ayant semé davantage de blés meuniers. La production y est évaluée à 14,8 Mt (17,3 Mt), soit 0,2 Mt de plus qu’estimé en août.
Le repli des ventes européennes maintenu
Les prévisions de consommation mondiale de blé sont majorées d’1 Mt à un record de 643 Mt (+2 Mt sur l’an dernier). En effet, le tassement de l’utilisation en alimentation animale est éclipsé par la progression des débouchés “alimentation humaine” et “usages industriels”. Les échanges mondiaux restent estimés à 113 Mt. Un volume inférieur de 23 Mt à celui de la campagne 2008/09, où les besoins du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord s’étaient révélés exceptionnellement élevés. Bien que les ventes de l’UE aient été relativement dynamiques en début de campagne, de moindres besoins dans les pays importateurs, combinés à la vive concurrence des autres exportateurs, devraient lourdement peser sur les ventes européennes d’une année à l’autre. Inchangées sur le mois, elles chuteraient à 17,3 Mt (24,7 Mt). Les exportateurs de la mer Noire devraient notamment être plus présents que prévu sur la scène internationale. Les projections de ventes de la Russie et l’Ukraine ont en effet été rehaussées et portées respectivement à 19 et 7 Mt. Les expéditions américaines sont abaissées d’1 Mt à 25 Mt (27 Mt), alors que l’export US s’avère poussif depuis le début de campagne. Les exportations argentines devraient afficher un vif repli sur l’année. Les projections pour juillet-juin sont les mêmes que le mois dernier, à 2,5 Mt (8,5 Mt), mais le chiffre pour la campagne de commercialisation décembre-novembre est rogné de 0,6 Mt, à 2,9 Mt (5,5 Mt) en raison d’une détérioration des perspectives de production 2009. Les stocks mondiaux de blé à la fin de 2009/10 sont projetés à 185 Mt, en hausse de 2 Mt sur un mois. Cet alourdissement s’explique par la perspective de surplus plus conséquents aux Etats-Unis, en Russie et en Ukraine.
Ces réajustements interviennent dans un contexte d’abondance céréalière à l’échelle planétaire. Sur un mois, l’accroissement des prévisions pour les Etats-Unis, la Russie, l’Ukraine et l’UE (290 Mt) a éclipsé les restrictions argentines et chinoises, et la production mondiale a été relevée de 5 Mt. La récolte, toutes céréales confondues, est désormais estimée à 1.753 Mt. Le second plus haut niveau de tous les temps, juste derrière le record de l’an dernier de 1.792 Mt. Plus de disponibilités, des prix en retrait, la consommation s’en trouve dopée, gagnant 16 Mt d’une campagne sur l’autre. A 1.743 Mt (+2 Mt sur le mois), elle atteindrait un sommet. Les prévisions de stocks de clôture gonflent à 363 Mt (+2 Mt), soit 9 Mt de plus qu’en début de campagne 2009/10. Bien que relevés de 2 Mt depuis août, les échanges mondiaux, à 224 Mt, chuteraient de 10 % par rapport au record de 2008/09.