OGM
Du riz transgénique dans nos assiettes ?
Aux États-Unis, la contamination de lots de riz par une variété OGM illégale force Bruxelles à prendre des mesures de protection
MESURES D’URGENCE. Le 18 août dernier, le département américain de l’Agriculture (USDA) annonçait la découverte de traces d’une protéine génétiquement modifiée, non autorisée à ce jour, dans des échantillons de riz long grain commercialisés sur le marché américain. Étant donné l’absence d’éléments concernant l’étendue de la contamination aux États-Unis, l’Union européenne, qui a importé 198.000 t de riz long grain américain en 2005, a décidé d’adopter des « mesures d’urgence » afin de protéger l’Union européenne d’une éventuelle importation. Le riz incriminé est un riz transgénique mis au point par la société Bayer CropScience, le LL 601.
Bruxelles réagit immédiatement
Comme le Japon, qui l’a annoncé deux jours plus tôt, l’UE a choisi de se protéger de potentielles contaminations des lots de riz longs importés d’outre-Atlantique. Ainsi Bruxelles a annoncé, mercredi 23 août, l’adoption de « mesures d’urgence », indiquant que seules les livraisons de « riz long ayant été testées par un laboratoire accrédité et utilisant la méthode validée par la Commission, et accompagnées d’un certificat attestant l’absence de riz LL 601 », sont autorisées sur le sol européen.
De leurs côtés, les autorités américaines ont indiqué que « cette variété particulière de riz et la protéine qu’il contient ne représentent pas de menace pour la santé humaine ou végétale ». Les producteurs américains, quant à eux, ne comptent pas en rester là. Les riziculteurs ont ainsi décidé, dans l’état de l’Arkansas, d’attaquer la société Bayer CropScience qui se voit accuser d’avoir fait chuter les prix par l’introduction d’une semence OGM sur le marché américain interdite sur le territoire de l’UE.
Vives réactions de Greenpeace
Dans un communiqué du 22 août, Greenpeace dénonce cette contamination des lots américains par une variété qui n’a « jamais été autorisée ni à la consommation, ni à la culture, nulle part dans le monde » et qui « n’a été plantée aux États-Unis que sur des parcelles expérimentales entre 1998 et 2001 ». Elle rappelle aussi que « ce n’est pas la première fois qu’un OGM non autorisé pour la consommation humaine contamine la chaîne alimentaire », faisant référence au scandale du maïs Starlink.
Pour Magalie Ringoot de Greenpeace, « cette affaire de riz contaminé doit faire réfléchir les pouvoirs publics français, à l’heure où le gouvernement veut nous imposer un projet de loi laxiste et nous explique qu’il est possible de cultiver des OGM sans contaminer les autres cultures ou l’environnement. On voit bien que ni les industriels des biotechnologies, ni les pouvoirs publics ne sont capables de contenir les contaminations. »