Marchés
Des grains de grande valeur pour les producteurs sud-américains
« Il y a une délocalisation importante entre les zones des stocks de matières premières (soja et maïs notamment, NDLR), et de consommation, avec des stocks en Amérique du Sud et une consommation en Asie », a souligné Anne Huitorel, directrice de Noble Resources France, lors d’une intervention au 2e Carrefour international des matières premières, organisé le 13 septembre par Nutrinoë au Space. Cette distance entre offre et demande entraîne des coûts logistiques. Pour faire face à l’essor programmé des besoins, les disponibilités en terres arables sont encore importantes au Brésil et en Argentine. Mais « pour les cultiver, il faut dépenser de plus en plus d’argent », pointe Anne Huitorel. Une hausse du prix des terres qui se conjugue à des tarifs d’intrants plus élevés, dans la droite ligne du marché pétrolier. Le niveau plancher du coût de production, et donc le prix de vente minimum des matières premières, s’élèvent donc pour les exploitants sud-américains.
Des monnaies ayant de moins en moins de valeur
Et, « les monnaies locales se dévaluent, ce qui n’incitent par les producteurs à vendre, en tout cas pas à n’importe quel prix ! », conclut la spécialiste. Des éléments qui viennent étayer – aux côtés de la démographie galopante, notamment dans les pays émergents, et du glissement vers des modèles alimentaires plus riches en protéines animales – la probabilité du maintien de la fermeté des marchés sur le long terme.