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Cyclope confirme sa vision baissière du marché des céréales

Des experts de la société d’études ont donné leur vision du marché à court terme, lors de la présentation du dernier rapport Cyclope.

Philippe Chalmin, président du cercle Cyclope, a rappelé, lors d’une conférence de presse le 15 mai à Paris, le principal indicateur à suivre, susceptible d’influer les flux de matières premières à moyen/long terme dans le monde : les attitudes des dirigeants chinois et américains, venant justifier le titre de son dernier rapport : "Vent d’Est, Vent d’Ouest". Sur le court terme, François Luguenot (InVivo), coauteur du rapport, maintient ses attentes baissières en termes de prix des céréales, notamment le blé tendre. « Il faudrait, pour que les prix du blé tendre remontent, une catastrophe climatique en mer Noire ou aux États-Unis, engendrant une baisse de la production mondiale de 20 à 40 Mt », analyse-t-il. Néanmoins, « des choses peuvent encore se passer en juin-juillet 2017 ». Par ailleurs, ce dernier confirme la hausse de la concurrence entre la France et les pays de la mer Noire au sujet de l’approvisionnement en blé tendre de l’Algérie et l’Afrique subsaharienne. « Nous pouvons regagner nos parts de marchés, mais la situation de rente est terminée. »

Les éléments haussiers, à savoir les besoins en céréales en Afrique de l’Est et en Asie du Sud-Est, sont compensés par les bonnes productions dans l’hémisphère Nord, juge François Luguenot. Ce dernier émet toutefois un bémol au sujet de la production de blé tendre russe. « Le gouvernement russe a annoncé une récolte 2016 de 75 Mt, mais les expéditions sont décevantes depuis plusieurs mois, et les prix intérieurs n’ont pas baissé. La production pourrait avoir été surestimée, et les stocks ne seraient pas aussi élevés. » Antoine Bilot, analyste chez Geosys, acquiesce. « Nous nous attendons à une production russe d’environ 71 Mt en 2016, en raison de potentiels problèmes sur les blés de printemps dans la Volga. »

L’Inde, l’Iran, l’Algérie et les États-Unis à surveiller

Pour la récolte 2017, la production indienne serait sous-estimée par le marché, alerte Antoine Bilot. Ce dernier s’attend à une production nationale avoisinant les 100 Mt (98 Mt ?), alors que le marché s’attend actuellement à 95-97 Mt. Sans donner de chiffre précis, ce dernier indique que la récolte en Algérie devrait être très mauvaise en 2017. Enfin, les situations en Iran et aux États-Unis seront à scruter, selon lui.

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