Brasserie
[Coronavirus Covid-19] : la consommation de bière considérablement pénalisée
Avec la fermeture des commerces de restauration, des cafés et des bars, la consommation de bière a chuté drastiquement en France.
Avec la fermeture des commerces de restauration, des cafés et des bars, la consommation de bière a chuté drastiquement en France.

Aucun chiffre précis n’est encore disponible en ce qui concerne la bière par ce temps de crise de Covid-19. Brasseurs de France estime qu’il est un peu tôt pour disposer de données fiables.
Pour Sylvain Chiron, PDG de Brasserie du Mont-Blanc (60 000 hectolitres de bière par an), la situation est claire : « Je réalise 50 % de mon chiffre d’affaires en GMS, 10 % à l’export et 40 % avec l’hôtellerie-restauration. C’est donc 40 % de mes ventes qui ne rentrent plus en ce moment. Selon moi, il n’y a pas eu de report en GMS, dont certaines avaient fermé leur plate-forme Liquide à un moment. Côté approvisionnement, ça fonctionne bien encore mais ça commence à se tendre sur le fret ».
SNBI a mis en place une plate-forme pour faire remonter les problèmes de terrain.
Même son de cloche au niveau du Syndicat national des brasseurs indépendants (SNBI). « Avec l’interdiction de la vente en CHR et l’arrêt de l’événementiel (festivals…), segments sur lesquels sont particulièrement présents nos adhérents, c’est un vrai coup d’arrêt. Et pour les boutiques, l’activité se raréfie. Certains préfets commencent à prendre des arrêtés pour interdire la vente d’alcool à emporter », explique Jean-François Drouin, son président, et lui-même brasseur dans l’Aisne. Le SNBI a mis en place une plate-forme pour faire remonter les problèmes de terrain et apporter une aide*. Au niveau approvisionnement, le SNBI commence à voir quelques difficultés pour la livraison de bouteilles et parfois de CO2.
Thomas Dayras, cofondateur de la jeune entreprise Matcha, conseil et expert auprès des professionnels dans les technologies d’aide à la vente de vins, spiritueux et bières, estime, de son côté, que « le trafic sur les pages vins des sites a été multiplié par 2,5 et l’utilisation de la fonction caviste virtuel par 3. Les ventes de nos utilisateurs ont bien progressé. Je n’ai pas de chiffre aussi fin pour la bière mais, d’après les remontées de terrain que j’ai eu, on est sur une tendance similaire ».
Pour la suite, les intéressés espèrent que la reprise de consommation sera forte pour faire redémarrer la filière.