Course aux prix bas : 5000 emplois menacés selon l'Ania
La course aux prix le plus bas entre les enseignes risque de coûter 5000 emplois dans l'industrie agroalimentaire, selon l'association des professionnels du secteur, alors que s'ouvrent les négociations commerciales avec la grande distribution. « La Bretagne n'est que la première victime », a mis en garde le 21 octobre l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) en assurant que « 350 entreprises vont mettre la clé sous la porte » dans un secteur victime de « l'une des crises les plus graves de son histoire ». « Avec la course permanente au prix le plus bas, c'est l'investissement, l'innovation, l'exportation, l'emploi et donc le pouvoir d'achat que l'on détruit », affirme-t-elle dans un communiqué. Le taux de marge brute des entreprises a subi une « nette dégradation de 14,3 points depuis 2008 ». L’Ania attribue cette chute entre autres à l'impossibilité de répercuter les hausses de prix de matières premières, à des demandes de réduction des prix démesurées sans contrepartie, ainsi qu'à des « pressions psychologiques sur les fournisseurs ». Pour l'association, tout concourt à un contexte de négociations « d'une extrême brutalité ». Les industriels dénoncent du même élan la Loi de modernisation de l'économie (LME). Pour le président de l'Ania, Jean-Philippe Girard, le « gouvernement doit prendre ses responsabilités » et faire en sorte que « les droits des entreprises soient respectés ».