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Coop de France et FNA s’opposent à “la séparation nette entre les activités de conseil et de vente”
Pour accompagner la transition agro-écologique des producteurs, le rapport de Marion Guillou, présenté devant le comité “Produire autrement” le 11 juin dernier (cf. n°4005 ), recommande entre autres “d’assurer la qualité du conseil par une certification à deux niveaux”, du conseiller et de la structure qui l’emploie. Cette démarche d’accréditation devrait également porter “sur des considérations déontologiques qui pourraient se traduire notamment par une séparation nette des acticités de conseil et de vente”, indique le document. La Fédération du négoce agricole (FNA) rappelle que, dans la réforme de l’agrément des distributeurs de produits phytosanitaires qui entrera en vigueur le 1er octobre 2013, « les fonctions de conseil et de vente sont clairement identifiées au sein d’un seul et unique référentiel ». Et Coop de France Métiers du grain d’ajouter : « professionnaliser le conseil et qualifier le conseiller sont au cœur de cet agrément. »
L’agrément Certiphyto en question
Sur la question du conseil et de la vente de produits phytopharmaceutiques, la FNA rappelle, dans un communiqué du 20 juin, « son attachement à la réforme de l’agrément des distributeurs (ou “agrément Certiphyto”, NDLR) », engagée en 2004 et qui entrera en vigueur le 1er octobre 2013. « Tout cet édifice, tous ces efforts depuis bientôt dix ans, ne sauraient être remis en cause à six mois de leur échéance par de nouvelles dispositions, sans aucune consultation des parties concernées », s’insurge la FNA, qui déplore en effet que « bien que représentant 40 % de part de marché de l’agrofourniture et 2.600 conseillers, elle n’a jamais été ni contactée, ni consultée par la mission de Marion Guillou ».
« Plutôt que de parler de “séparation nette entre les activités de conseil et de vente”, qui est plus un leurre qu’autre chose, ce qui est important – et nous avons toujours plaidé pour cela –, c’est qu’il y ait une professionnalisation et une responsabilisation du conseil agricole », précise quant à lui Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France Métiers du grain. Et l’agrément Certiphyto va dans ce sens, puisqu’il engage « à la non indexation des rémunérations des conseillers sur leur volume d’activité – une mesure emblématique, que nous mettons en œuvre dans notre charte du conseil coopératif depuis plusieurs années –, et à l’obligation pour le conseiller d’écrire et d’enregistrer toutes les préconisations », précise Vincent Magdelaine. Quant à la qualification des conseillers, « peut être y aurait-il besoin dans le cadre d’un conseil agro-écologique d’une formation complémentaire sur cette thématique », reconnaît-il.