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Congrès du maïs : «réhabilitons l’acte de production»

Hausse des charges, baisse des rendements… A la veille des récoltes, les maïsiculteurs s’attendent à une chute importante de leurs revenus 2005. 

«Les producteurs de maïs sont confrontés en 2005 à une très difficile équation. Non pas que cette équation comporte une ou plusieurs inconnues ; non, il s’agit malheureusement d’une équation quasiment sans inconnue et dont les paramètres nous sont tous défavorables.» Ainsi Christophe Terrain, président de Maiz’Europ, résume-t-il la situation des maïsiculteurs, en proie à de multiples contraintes administratives et réglementaires, à la croissance continue des charges (énergie, intrants) et la forte réduction des rendements, sans oublier la modulation des aides en 2006 après une année 2004 calamiteuse en terme de prix. «Le carton jaune menace, alors que la situation de beaucoup d’entre nous est déjà dans le rouge», s’est inquièté le président auprès du ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, qui avait fait le déplacement malgré un emploi du temps très chargé. Ce dernier a fait bonne impression, notamment au sujet de l’irrigation en annonçant le financement partiel par le ministère —à hauteur de 20 M# dès 2006— de la création de retenues de substitution pour gérer la ressource en eau grâce à un stockage des surplus hivernaux.

L’irrigation au cœur des débats

«Un thème très fort cette année, et qui fait suite à l’année 2003, est celui de la sécheresse parce que, cet été, nous avons été très vertement attaqués et que, même si ce n’est pas la première fois, cette fois-ci l’attaque était injuste», s’insurge Daniel Martin, président de l’AGPM Irrigants. Un sentiment partagé par Christophe Terrain, qui a dénoncé la «déferlante médiatique à l’encontre de l’irrigation, du maïs et des maïsiculteurs, qui sont —rappelons-le— les premières victimes», et va jusqu’à solliciter le gouver- nement pour une évolution des dispositions législatives afin que demain, «tout propos diffamant “gratuitement” une filière et nuisant à l’honneur d’une profession puisse être condamné». Il faut dire que la profession se mobilise depuis des années pour faire des économies d’eau, par le matériel, les avertissements et la gestion collective. «Nous finançons, certes avec d’autres bailleurs, des retenues collinaires ou des réserves bâchées qui permettent au plus grand nombre d’avoir un peu plus d’eau dans les rivières en été», affirme haut et fort Daniel Martin. Dès lors, les maïsiculteurs en appellent aux autorités pour engager la France dans un programme structurant ambitieux qui permette de «redonner l’espoir aux agriculteurs, irrigants d’aujourd’hui ou de demain, sur leur capacité de produire dans de bonnes conditions, sans être montrés du doigt». L’AGPM demande donc officiellement au gouvernement, «si la France a effectivement besoin de maïs, mais plus généralement d’une agriculture forte», de prendre enfin des décisions sur un indispensable stockage d’eau à l’échelle du pays. Une demande appuyée par Christophe terrain, qui souligne qu’1 % seulement de l’eau de pluie est utilisée en France. «Engageons-nous, Monsieur le ministre, dans un véritable programme pluriannuel de stockage de l’eau ; c’est une question d’équilibre du milieu aquatique et de disponibilités pour tous usages, du citoyen à l’industriel. Faisons-en le cœur de la future loi sur l’eau.»

Une revendication que Dominique Busserau semble avoir pris en compte, puisque lors de son allocution, le représentant du gouvernement a déclaré que l’irrigation est une nécessité puisqu’elle sécurise le rendement et les revenus. «C’est pourquoi, je souhaite m’engager à vos côtés pour bâtir un programme décennal de création de retenues de tailles modestes.» Dans ce cadre, Nelly Olin, son homologue de l’Ecologie et du Développement durable, propose de définir, à l’occasion de l’examen en 2006 du projet de loi sur l’eau, les conditions de réalisation et de gestion environnementales de ces réserves. Et Dominique Bussereau de présicer que «leur financement pourrait être assuré avec le concours des collectivités territoriales et des agences de l’eau, le ministère de l’Agriculture et de la Pêche réservant pour sa part 20 millions d’euros sur son budget dès 2006».

Bientôt une loi sur les OGM

Dominique Bussereau indique qu’«une loi sur les OGM sera présentée au Parlement dans les prochains mois (…) afin de fixer un cadre stable, dans un esprit de dialogue et de transparence avec la société civile». La coexistence des cultures et la gestion des évènements de contamination en sont des enjeux importants. De plus, il propose à l’interprofession d’assurer la gestion complète, «sous la supervision des services de l’Etat», de l’accord interprofessionnel, qui doit pouvoir découler du Guide des bonnes pratiques de la coexistence, élaboré par les professionnels.

L’année prochaine, dans le cadre du rapprochement AGPB-Fop-AGPM, c’est à l’occasion d’un évènement commun, qui se déroulera en juin à Paris, que seront pointés les avancements enregistrés sur ces différents dossiers.

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