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Industrie agroalimentaire
Comment améliorer la compétitivité du secteur ?

Les entreprises françaises doivent se concentrer et innover pour concurrencer leurs voisins européens

L’AFFLUENCE était à son comble dans la salle Clémenceau du Palais du Luxembourg à Paris où s’est déroulé lundi 29 novembre le 9e colloque d’Agrofinance, organisé par Agra Alimentation et AgroFood. Les « Agros, Agrofinanciers et Agro-entrepreneurs » s’étaient donnés rendez-vous pour écouter et dialoguer avec des professionnels de la filière agroalimentaire sur le thème des “Industries alimentaires françaises : compétitivité et ambitions face à la concurrence européenne”.

Taille critique et innovation, les mots clefs
    La présentation par Philippe Rouault, délégué interministériel aux industries agroalimentaires et à l’agro-industrie, de son “Rapport sur la compétitivité comparée des IAA françaises par rapport à leurs concurrentes européennes”, publié récemment à la demande des ministres de l’Alimentation et de l’Economie, a constitué le fil directeur du débat. Parmi les recommandations affichées par le délégué interministériel pour « redonner un nouveau souffle à certaines filières », notamment les secteurs Viande et Lait les plus touchés par les pertes de parts de marché à l’exportation, on notera la nécessité d’agir sur la taille des entreprises. « 97 % des 10.300 entreprises françaises sont (en effet) des PME », a expliqué Philippe Rouault. Mais reste à définir la taille critique d’une entreprise. Ce qui n’est pas chose facile à en croire Ludovic Spiers, directeur général d’Agrial : « Pour nous, dans le secteur de la Quatrième gamme (salade en sachet,...), la taille critique c’est l’Europe. Mais dans d’autres secteurs, ce sera la France voir même la région. »
    Un autre axe de réflexion concerne la recherche. « L’innovation est essentielle pour répondre aux attentes des consomateurs et développer des produits à plus forte valeur ajoutée alors que les dépenses de R&D représentent moins de 1 % du chiffre d’affaires des IAA », a estimé le délégué interministériel. Et Ludovic Spiers d’insister : « Il faut faire un pont avec l’Inra pour profiter de la recherche française qui est à la pointe.» Les entreprises d’outre-Rhin l’ont compris depuis longtemps, comme l’explique Yves Stunic, directeur général d’Arro, du groupe allemand Reinert : « Nos entreprises sont ultraperformantes car ultramécanisées et ultramodernes. » Les entrepreneurs allemands n’ont pas peur de s’endetter pour gagner en compétitivité. Alors qu’en France, « on investit à la demande du client si c’est rentable », déclare Marc Senoble, président directeur général du groupe éponyme.
    Aussi, pour tirer leur épingle du jeu, les entreprises françaises doivent-elles faire table rase du passé et prendre le train du développement en marche, comme l’explique Jean-Paul Jamet, directeur du Centre national pour la promotion des produits agricoles et alimentaires (CNPA) : « En France, on pleure encore sur la disparition des quotas laitiers alors que les autres Etats membres s’y adaptent . On regarde l’avenir dans le rétroviseur au lieu d’aller de l’avant. »

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