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Céréales biologiques
Collecte en hausse, prix en repli

La collecte de céréales issues de l’agriculture biologique a progressé. Le marché français reste néanmoins déficitaire en blé tendre

LA FILIÈRE des céréales bio bénéficie enfin d’un outil prévisionnel plus affiné. Le dernier bilan de l’Office national interprofessionnel des grandes cultures (Onigc) annonce une collecte de blé tendre bio supérieure de 21 % à celle de 2007, pour atteindre 60 000 t en 2008, sans toutefois retrouver les niveaux de 2006 (70 000 t). La collecte de maïs suit la même tendance avec 36 000 t. Idem pour le triticale, avec 1 000 t. Sur ce marché déficitaire stimulé par une demande toujours forte, la filière respire un peu, avec des prix toujours fermes.

Les prévisions de campagne réalisées par l’Onigc s’affinent chaque année en bio. Une bonne chose pour la filière car cet outil est indispensable à une meilleure connaissance du marché. Ne portant pour l’instant que sur les trois premières céréales cultivées en bio, blé tendre, maïs et triticale, ces prévisions sont élaborées sur la base des données arrêtées au 1er octobre 2008 et sur l’avis d’une commission d’experts composée d’opérateurs de la filière. Elles sont, en outre, susceptibles d’évoluer. Pour les importations, rappelons que les statistiques des douanes ne permettent pas d’identifier les flux en entrée et en sortie pour les produits bio.

Blé tendre, des volumes encore insuffisants

D’après le fichier Pac, les surfaces en blé tendre bio ensemencées en 2007 ont progressé de 6 %, avoisinant les 30 500 ha. Selon les experts, le rendement s’est amélioré de 17 % (27 q/ha contre 23 q/ha en 2007), avec des variations d’une région à l’autre : 30 à 32 q/ha en Bretagne et 25 à 28 q/ha dans le Sud-Ouest. Ainsi, la collecte en blé tendre s’étoffe de 21 % pour atteindre 60 000 t (contre 70 000 t en 2006/2007 et 49 580 t pour 2007/2008). Malgré un stock de report nettement plus élevé (+ 59 %) que celui de la campagne précédente et une collecte supérieure, les besoins du marché intérieur en blé tendre ne pourront être satisfaits. Les importations sont nécessaires, mais à un niveau moindre qu’en 2007/2008.

Chez les meuniers, au 1 er octobre en cumul, les utilisations sont en hausse de 7 % (14 500 t contre 13 510 t). La projection estime leur niveau en fin de campagne à 65 000 t en 2008/09, due à une demande très soutenue des moulins. Conséquence, chez les fabricants d’aliments du bétail (Fab), les données Onigc indiquent un recul de 11 % (2 430 t contre 2 720 t). En fin de campagne, la prévision s’établirait à 11 500 t, contre 12 517 t en 2007/08 (- 8 %).

Importations soutenues

Les seules importations suivies par l’Onigc sont celles réalisées et déclarées par les entreprises de première transformation (meuneries et Fab). Au 1 er octobre, les volumes importés ont été multipliés par 2,6, passant de 1 418 t à 3 623 t. Mais les échanges nets sont évalués à un niveau inférieur à celui de 2007/08 : 15 000 t contre 29 220 t, dans les ressources du marché.

Quant aux stocks, ils enregistrent + 7 %. En hausse chez les collecteurs (+ 23 %) et les meuniers (+ 12 %), ils se réduisent chez les Fab (- 69 %).

En prévision, le stock final se situerait à 8 383 t, en recul de 24% par rapport à juin 2008. Toutefois, son niveau dépend de l’évolution des importations sur la campagne.

Les disponibilités de maïs progressent

Les surfaces du maïs font un bond, passant de 7 200 ha à 11 100 ha. Le rendement, selon l’avis des experts, avoisine les 58 q/h contre 50 q/ha (60 q/ha en Aquitaine). La collecte est estimée en hausse avec 36 000 t. Bien que la moisson ait pris du retard, la progression est confirmée grâce à l’évolution constatée sur les trois premiers mois de la campagne (+ 24 %).

Faute de disponibilités en blé bio, le niveau d’incorporation du maïs dans les formulations augmenterait de 11 %. La récolte permettrait de couvrir les besoins des Fab, en limitant les importations (échanges nets en balance positive de 6 000 t). Le poste « autres », qui regroupe les fabricants d’aliments à la ferme, avoisinerait un niveau équivalent l’an passé (6 000 t). Quant aux stocks, ils seraient supérieurs, en hausse de 17 %, et atteindraient 13 150 t au 30 juin 2009.

Triticale en légère hausse

Avec des surfaces en hausse de 5 % et une collecte supérieure de 38 % (rendement à 28 q/ha contre 25 q/ha), soit 10 000 t, le triticale est de nouveau utilisé (+ 12 % dans les formulations des Fab par rapport à 2007/08). La hausse serait beaucoup plus importante (+ 84 %) sur le poste « autres », qui recouvre surtout les ventes aux éleveurs. Au total, les utilisations atteignent 9 500 t, niveau nettement supérieur à 2007/08. Au 1 er octobre 2008, les importations sont à un niveau nul. Le stock est quasiment multiplié par deux par rapport à la campagne précédente, à la même date. Fin juin 2009, il passerait de 503 t à 1 003 t.

Léger repli des prix

Le décrochage entre les prix bio et conventionnels, opéré lors du premier semestre 2008, semble s’estomper, même si les prix des céréales bio se maintiennent à un niveau assez élevé. En blé tendre, les prix d’acompte aux producteurs se situent sur les mêmes bases que ceux de 2007/08. Sur ces trois premiers mois de bilan, ils sont passés de 250 à 280 €/t. En revanche, les prix fermes sont retombés à 290 €/t, avec un écart de 70 €/t sur les prix pratiqués en septembre 2007, période durant laquelle ils avaient explosé. Comme en conventionnel, le prix des céréales bio à la production a perdu 30 % depuis février 2008. L’écart de 75 % entre ces deux types de production reste donc constant.

A l’instar du blé meunier et après avoir atteint des sommets en début d’année, le maïs voit ses prix fermes à la production chuter à 255 €/t, soit leur plus bas niveau depuis mars 2007. Comme pour le blé meunier, après le décrochage de l’an passé, l’écart de prix entre bio et conventionnel se réduit, aux environs de 70 %.

A l’opposé des deux autres espèces, le triticale, céréale spécifique à la filière bio, entame cette nouvelle campagne sur des bases plus élevées que la précédente. Même s’ils s’essoufflent, les cours actuels dépassent de plus de 20 % ceux de l’été 2007. Des prix bio en baisse mais toujours élevés, couplés à un marché du conventionnel en chute libre, amènent l’écart entre les deux productions à plus de 80 % (contre 30-35 % sur les deux années d’enquête).

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