COT'Hebdo Oléoprotéagineux et coproduits
Chute des prix du colza et du tournesol français dans le sillage du pétrole
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 3 et le 10 juillet 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
L’évolution hebdomadaire des prix des oléagineux (colza, tournesol, soja), des protéagineux (pois, féverole), des coproduits de l’alimentation animale (tourteaux, issues de meunerie, coproduits de l’amidonnerie, coproduits laitiers, farine de poisson, produits déshydratés, pailles et fourrages) et des légumes secs sur le marché physique français entre le 3 et le 10 juillet 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.
Les prix du colza et le tournesol en sympathie ont chuté sur le marché physique français entre le 3 et le 10 juillet, dans le sillage du contrat colza sur Euronext qui a répercuté la nette tendance baissière du canola à Winnipeg, du soja à Chicago (CBOT) et de l’huile de palme à Kuala Lumpur. Le complexe oléagineux a suivi le mouvement de repli des cours du pétrole sur la semaine. Ces derniers ont reculé dans la crainte que l’ouragan Béryl, qui a traversé le Kansas, ne provoque des dégâts sur les installations de raffinage et après les propos du patron de la FED qui a déclaré être dans l’attente de nouvelles données positives sur l’économie états-unienne avant d’envisager une réduction des taux d’intérêt.
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Le canola canadien et le soja états-unien connaissent des conditions de culture satisfaisantes, voire en amélioration, ce qui a pesé sur leur prix, tandis que les stocks d’huile de palme malaisienne ont atteint en juin leur plus haut niveau en quatre mois.
En termes d’activité, le marché physique français du colza et du tournesol sont très peu animés, dans un contexte de cours baissiers ne n’incitent pas les agriculteurs à proposer leurs marchandises, ces derniers étant par ailleurs bien occupés par les moissons des cultures d’hiver. Les opérateurs rapportent un hétérogénéité des rendements, qui ne seraient pas aussi mauvais qu'attendu. Selon un spécialiste français du commerce des oléagineux, les chiffres de récolte française publiés cette semaine par Agreste semblent cohérents au vu des résultats des premières coupes de colza. L’agence gouvernementale table sur une production de colza de 3,94 Mt, en baisse de 7,7 % par rapport à la récolte 2023 mais en hausse de 4,2 % par rapport à la moyenne quinquennale. Ce retrait des tonnages est à mettre sur le compte de la baisse d’un an sur l’autre des surfaces (-0,6 % à 1,337 Mha) et du rendement moyen estimé (de 7,1 % à 29,5 q/ha). « Par rapport à 2023, les volumes diminueraient dans la plupart des régions, notamment en Centre-Val de Loire (-14,4 %), Grand-Est (-5,4 %) et Hauts-de-France (-11,7 %), les trois premières régions de production du colza », précise Agreste.
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Karine Floquet
Protéagineux
Récolte 2024 estimée à 0,7 Mt par Agreste
Les protéagineux n’ont pas été cotés entre le 3 et le 10 juillet, en raison de l’attentisme des opérateurs. Selon les premières prévisions d’Agreste concernant la récolte 2024, la production française de protéagineux s’élèverait à 0,7 Mt, en retrait de 20 % par rapport à la récolte 2023. En cause : le recul cumulé des surfaces (-11 %) et du rendement moyen (-10 %, dont -8,6 % à 30,2 q/ha en pois protéagineux et -11,6 % à 23,8 q/ha en féverole). « En Nouvelle-Aquitaine, où la récolte de protéagineux était la plus importante en 2023, le rendement diminuerait de 14,7 %, tirant la production en dessous de celle du Grand Est, où le rendement augmenterait au contraire de 11,3 % », précise l’agence gouvernementale.
Tourteaux
Marché actif en soja
Les prix des tourteaux de soja sur le marché physique français ont continué de se replier entre le 3 et le 10 juillet, à l’image de la graine de soja sur le CBOT à Chicago. La prime pour le tourteau non-OGM a progressé cette semaine, s’établissant à 180 €/t en rapproché (échéances juillet-août) et 185 €/t sur l’éloigné (échéances septembre-novembre-décembre). En tourteau de colza, les cours sont repartis à la baisse, dans le sillage du soja. Les cotations du tourteau de tournesol ont amplifié leur tendance baissière. L’activité s’est concentrée sur le tourteau de soja et, dans une moindre mesure, sur le tourteau de tournesol High Pro. En colza, les prix sont trop onéreux pour intéresser les acheteurs.
Issues de meunerie
Stabilité des prix du son fin
Les prix des issues de meunerie en région Île-de-France ont été reconduits entre le 2 et le 9 juillet, tous produits confondus. Les cotations semblent avoir atteint des niveaux planchers avant leur traditionnel renchérissement à l’entrée de l’hiver, période à laquelle la demande en aliments composés est significative. En ce mois de juillet, les cours ne devraient pas trop évoluer pour des raisons logistiques car la récolte de blé tendre va s’étaler dans le temps, alors que l’activité meunière est significative. Le ralentissement des écrasements s’effectue traditionnellement en août quand la récolte s’achève.
Les prix du son fin farine en Bretagne sont sans changement entre le 3 et le 10 juillet, suivant la stabilité du marché francilien. L’offre meunière et la demande des fabricants d’aliments pour animaux diminuent d’une semaine sur l’autre mais dans les mêmes proportions. En départ Isère, le cours du fin blé tendre est nominalement reconduit à 125 €/t en spot, faute de nouvelle affaire traitée.
Coproduits de l’amidonnerie
Évolution contrastée des cours
Les prix de la drêche de maïs sont stables à haussiers (entre + 1 et + 4 €/t) en départ Bretagne entre le 3 et le 10 juillet. Ils sont non cotés sur Gand. En drêche de blé départ Lestrem, les prix ont perdu 1 €/t. Les cotations suivent l’évolution positive des cours des céréales sur la période. L’activité est calme en drêches.
Le prix du corn gluten feed sur le marché physique français a légèrement reculé (-1 €/t) entre le 3 et le 10 juillet, sur un marché particulièrement calme.
Produits laitiers
Cotations inchangées
Sur le marché physique français, une affaire en poudre de lait à destination de l'alimentation animale a de nouveau été traitée à 2 410 €/t sur le disponible (cotation inchangée), entre le 4 et le 11 juillet. Le prix de la poudre de lactosérum est nominalement reconduit à 645 €/t, en l'absence de nouveau contrat signé durant la semaine. Sur le marché physique français, le marché s'est calmé en France comme sur le nord-UE.
Farine de poisson
Flambée de l’origine scandinave
En farine de poisson, les prix en origine Amérique du Sud se sont appréciés de 10 €/t entre le 3 et le 10 juillet ; la cotation de la marchandise scandinave, plus riche en protéines, a quant à elle flambé, augmentant de 90 €/t sur la semaine.
Produits déshydratés
Reconduction tarifaire
Le prix de la luzerne déshydratée en départ Marne n'a pas évolué entre le 3 et le 10 juillet. Les deuxièmes coupes avancent doucement entre deux averses, ce qui n'est pas pour rassurer les opérateurs sur la qualité du produit déshydraté. L'activité est calme.
En pulpe de betterave déshydratée, les prix restent stables en départ Marne entre le 3 et le 10 juillet. Il n'y a pas d'activité sur ce marché.
Pailles et fourrages
Marché calme en cette période de récolte
Les prix de la paille sur le marché physique français n'ont guère évolué en récolte 2023 comme en récolte 2024, entre le 3 et le 10 juillet. Dans le Centre/Bassin parisien, on notera une affaire traitée à 80 €/t en ancienne récolte. Sur la nouvelle campagne, c’est l’attentisme, les opérateurs attendent d’avoir une idée de la qualité des pailles pour se positionner, la quantité de marchandise qui sera disponible n’étant pas a priori un problème cette année. La récolte d’orge avance doucement mais sûrement au gré de la maturité des parcelles. La région a pour l’instant été épargnée par les gros orages, qui se sont abattus sur la Bourgogne. Une centaine de tonnes de paille est déjà rentrée, en attente d’acheteur.
Dans le Nord-Est, la récolte d’orge d’hiver est compliquée, avec des rendements en paille par hectare moins importants qu’une année normale (environ -25 %) et beaucoup de surfaces broyées en raison de sols encore humides qui pourraient être endommagés par le passage d’un matériel lourd. Dans ce contexte, les prix de la paille d’orge en ce début de nouvelle campagne 2024-2025 (récolte 2024) sont plus élevés que ceux enregistrés en début de campagne 2023-2024 (récolte 2023), soit 70-95 €/t contre 60-80 €/t.
Concernant le foin de Crau, la récolte se poursuit concernant la deuxième coupe.
Légumes secs
Récoltes décevantes
Les prix des légumes secs sur le marché physique français ont globalement enregistré une tendance haussière entre le 3 et le 10 juillet. Les conditions climatiques sont parfois trop humides au Canada. En Turquie et en Russie, les récoltes sont un peu décevantes. Le marché est à nouveau calme.
Karine Floquet
À surveiller
Soja
Conditions de culture aux États-Unis.
Volumes récoltés en Argentine et au Brésil.
Dynamique de la demande chinoise.
Rapport mensuel de l’UDSA en date du 12 juillet sur l’offre et la demande mondiales.
Colza
Récolte du colza dans l’Union européenne, quid du rendement et de la qualité de la production française ?
Conditions de culture du canola en Australie.
Conditions de culture du canola au Canada.
Déroulement du conflit israélo-palestinien, jouant sur l’évolution des cours du pétrole.
Tournesol
Conditions de culture dans l’Union européenne, en Ukraine et en Russie.
Niveau des prix au départ de l’Ukraine.
Karine Floquet