Restauration collective
Certifié, le pain des écoles fait des émules !
Le Moulin des Gaults est à l’initiative d’une filière sans insecticide qui s’est constituée dans le Loiret pour desservir la restauration collective et toucher ainsi les jeunes générations.
Le Moulin des Gaults est à l’initiative d’une filière sans insecticide qui s’est constituée dans le Loiret pour desservir la restauration collective et toucher ainsi les jeunes générations.
Un pain, certifié CRC, Label Rouge fait des émules dans le Loiret auprès des lycéens. À l’origine du projet : Yvon Foricher, meunier indépendant, à la tête de la société familiale Foricher Les Moulins (3 unités de production, 80 salariés) qui fait partie des premiers à s’être lancés dans la filière Culture raisonnée contrôlée (CRC), dont il est administrateur.
« J’avais trouvé une boulangerie à Reims (Marne) qui vendait aux Scan- dinaves du pain sans aucune trace d’insecticide, c’est parti de là », raconte Yvon Foricher. Depuis trois ans, le Moulin des Gaults, son site histo- rique situé à Poilly-Lez-Gien (Loiret), est 100 % CRC. Il y écrase 20000 à25 000 tonnes de blé certifié par an etne livre que la boulangerie artisanale. Il s’approvisionne auprès de l’orga- nisme stockeur (OS) indépendant Suplisson. Conformément au cahier des charges de la filière CRC, l’OS n’utilise aucun insecticide de stockage pour conserver ses grains, la conserva- tion se faisant par ventilation froide.« Nous vérifions que les farines sontsans résidu d’insecticides, on contrôle toutes les moutures », souligne-t-il. Sa farine CRC est également sous label Rouge (la Bagatelle) et nécessite un surcoût de fabrication de 25 euros la tonne, soit 0,01 euro la baguette.
Deux lycées approvisionnés à Gien
Un surcoût qui n’a pas empêché le meunier de séduire la restauration collective. Soucieux de réconcilier les jeunes avec le pain, Yvon Foricher a eu l’idée avec son ami Grégory Lièvre, président du club de rugby local et professeur d’histoire géographie au lycée Bernard-Palissy de Gien, de mettre en place un projet pédagogique filière farine-pain avec des lycéens.« On leur a montré les champs, le stockage, la meunerie, la démarche CRC, ça a passionné les jeunes », se réjouit-il. Avec la boulangerie La Riaudine, il développe « un pain des écoles ». « C’est un gros pain detradition française au levain, tran-ché, de 800 g, qui a bon goût, n’est pas acide, comme les ados l’aiment »,affirme Yvon Foricher.
Depuis la rentrée, une cinquantaine de pains sont ainsi fournis chaque jour à deux lycées de Gien, et la démarche intéresse un lycée privé. « Les jeunes en mangent plus, il y a zéro gâchis. On le propose à Gien, on pourrait le proposer ailleurs », assure le meu- nier. Et ce, même si la démarche CRC ne rentre pas dans les critères de montée en gamme de la restaurationcollective définis par la loi Alimen-tation. « Ce n’est pas du bio, mais je pense que c’est mieux, lâche Yvon Foricher, nous avons une obligation de résultat, on contrôle les résidus, les mycotoxines. ».