Bourse décentralisée : Rouen met les petits plats dans les grands
Malgré la multiplication des évènements professionnels, de nombreux opérateurs sont venus en Normandie pour participer à la bourse décentralisée et au salon Process Vrac Expo.
TOUTE L’ÉQUIPE du port autonome de Rouen n’était pas peu fière d’accueillir une cession de bourse décentralisée au Palais des expositions de Rouen, d’autant que celle-ci coïncidait intelligemment avec l’organisation de Process Vrac Expo, salon des techniques des poudres, granuleux et pulvérulents. Ainsi, certains opérateurs venus à la réunion de bourse ont pu flaner dans les couloirs de la manifestation pour rencontrer certaines firmes spécialisées dans le stockage, le mélange, la manutention ou encore le transport et le contrôle. On peut citer, entre autres, certaines bien connues de la filière comme Denis, Tripette & Renaud, Fischbein, le Port autonome de Rouen, bien sûr, mais aussi celui de Nantes/Saint-Nazaire. Une ambiance de bourse européenne régnait dans le hall du Palais des expositions, puisque la cession de bourse décentralisée se tenait à peu de chose près, au même endroit que la bourse européenne de 1995… Souvenirs, souvenirs !
Une première table-ronde réussie
Martine Bonny, la directrice du port de Rouen et Baudouin Delforge, président du Syndicat général de la Bourse de Paris, pouvaient être aussi particulièrement heureux de compter un autre évènement en cette cession de bourse bien particulière. Pour la première fois en effet, la Bourse de Paris, co-organisatrice de cette manifestation, proposait avant la tenue de la bourse en elle-même, une table ronde animée par Philippe Chalmin, qu’on ne présente plus maintenant… Celle-ci avait pour objectif de faire le point sur les perspectives du marché des céréales après la conférence de l’OMC à Hong Kong. Bruno Hot, directeur de l’Office national interprofessionnel des céréales, Bernard Valluis du Groupe Soufflet, Martine Bonny, Jean-Jacques Vorimore de France Export Céréales et Jean-Louis Buer, conseiller du ministre de l’Agriculture, ont donc disséqué les conséquences que pouvaient avoir les décisions prises —et celles non encore connues— lors de ce rendez-vous qui a attisé en décembre dernier toutes les angoisses autant que les promesses !
L’occasion pour chacun des participants d’exprimer ses doutes, mais aussi ses espoirs. Et au final, une réussite pour un sujet pourtant éminemment politique et technique.
Le port de Rouen en vedette
Bien sûr, lors de la session de bourse qui s’est tenue dans la foulée de la table-ronde, les courtiers, organismes stockeurs, négociants et autres intervenants de la filière ont longuement évoqué un marché céréalier peu porteur, même si on enregistrait un léger mieux au niveau des prix ces dernières semaines.
L’occasion pour le Port autonome de Rouen (PAR) de mettre en avant, malgré une conjoncture difficile, ses bons résultat puisque l’installation portuaire a réalisé en 2005 un trafic maritime global dépassant légèrement 22 millions de tonnes, en augmentation de 9 % par rapport à 2004 (20,2 millions de tonnes). C’est cette année la plus forte progression des ports autonomes maritimes français. Mais cet indicateur global recouvre des situations contrastées selon les trafics.
Les marchandises diverses conteneurisées ont progressé très fortement (+ 16 %), de même que les vracs liquides (+ 14 %). La forte hausse de ces deux trafics explique pour une large part la progression de près de 8 % du trafic maritime total du port hors céréales. Le trafic de 2005 est le meilleur depuis l’année 2000 qui avait enregistré un tonnage de 22,8 Mt. L’année 2005 aura été moyenne pour les céréales (5,94 Mt) dont le tonnage a, certes, marqué une sensible augmentation (+ 12,4 %), mais par rapport à une année 2004 qui avait été très moyenne sur ce segment de trafic (5,28 Mt).