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Blé tendre : les effets secondaires de la récolte atypique se font sentir

Les résultats qualitatifs hors normes de la récolte 2014 rendent le marché quasi inaccessible à certains lots de blés, en cette seconde partie de campagne.

Les volumes résiduels de blé sur le marché français pourraient se révéler plus importants qu'attendus sur la fin de campagne, estiment plusieurs professionnels du commerce des grains. Une situation qui résulte du profil inhabituel de la récolte 2014.

Des blés “intermédiaires” retoqués sur le portuaire

Le blé se qualifie cette année, sur le portuaire, selon 3 critères principaux : PS, teneur en protéines et temps de chute d'Hagberg. Les excellents lots, avec des spécifications supérieures aux cahiers des charges, peuvent tolérer l'incorporation de volumes un peu moins irréprochables. « Lorsqu'un seul critère pèche, le lot peut être incorporé et est donc valorisable. Mais si deux posent problème, il devient invendable » pour un chargement à l'export, résume un courtier. Or les meilleurs lots ont déjà été commercialisés. Ainsi, « plus la campagne avance, plus il est difficile d'intégrer les blés de qualité intermédiaire ». L'offre ne faisant pas défaut, les chargeurs obtiennent des concessions sur les prix. Les vendeurs préfèrent réserver ces blés à l'export plutôt que de se résoudre à les orienter vers le débouché fourrager, encore moins rémunérateur.

Les “mauvais fourragers” restent sur la touche

Dans les régions les plus touchées par les problèmes de germination et d'Hagberg, de l'est de la France notamment, les Fab peuvent, pour leur part choisir parmi un éventail de qualités fourragères, proposées à des prix équivalents. Ils privilégient les “bons blés fourragers”, à savoir des 76/15/4/2/2 avec un taux de protéines assez élevé mais n'ayant pas trouvé preneur auprès des meuniers du fait d'un Hagberg trop bas. « Les mauvais blés fourragers vont nous rester sur les bras », anticipe un courtier.

Et il ne faut pas compter sur la demande européenne pour épurer nos stocks : les pays méditerranéens se tournent vers les fournisseurs d'Europe centrale et allemands, tandis que les Fab du nord-UE ne sont plus acheteurs à ces prix. La demande portuaire pour le blé fourrager tend en revanche à se dynamiser avec la baisse de la parité euro/dollar (réduisant sensiblement le delta avec le blé meunier). De quoi alléger quelque peu le marché ?

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