Marchés
Blé français, des opportunités à saisir à l’export
Si, à l’heure actuelle, les origines françaises sont les moins chères sur le marché mondial, la concurrence est rude, a rappelé Olivia Lelamer, chef de l’unité Grandes cultures chez FranceAgriMer à l’issue de son Conseil spécialisé Céréales le 10 juillet. « Les États-Unis sont également bien présents et ont déjà engagé 35 % de leur récolte 2013 à l’export au 27 juin 2013 ». Par ailleurs, d’importants volumes sont attendus en provenance de la zone mer Noire, mais l’on note quelques facteurs de tension ces dernières semaines et les prix sont hésitants. La production russe a notamment été revue à la baisse par l’institut Ikar à 52,4 Mt. En revanche, « l’Argentine ne devrait pas nous faire trop d’ombre, avec des prix intérieurs qui ont nettement renchéri ces derniers temps. Le prix du pain aurait été multiplié par deux. Le gouvernement a d’ailleurs demandé aux exportateurs de remettre 400.000 t sur le marché domestique. » Cela s’explique par une production 2012 de seulement 10 Mt, qui résulte de la dégringolade des surfaces. Cette dernière découle des taxes (23 %) et des quotas à l’exportation de blé, imposés par le gouvernement.
Chine et égypte à surveiller
Du côté de la demande, le récent réveil de la Chine est à suivre. Elle a déjà importé 3,5 Mt sur la campagne 2013/2014, et certains tablent sur un total de 10 Mt, dû à une dégradation quantitative et qualitative des cultures. Néanmoins, il faut prendre en compte que les achats chinois ne sont pas forcément destinés à sa consommation domestique. « Elle aurait récemment acheté du blé ukrainien, qui aurait pour destination finale l’Égypte ou la Syrie. » Le blé français a une opportunité à saisir, car il serait actuellement de 15 $/t inférieur à celui des maïs locaux pour le bétail, dans le sud du pays.
L’Égypte est un autre facteur d’incertitude entre les troubles politiques actuels, une récolte a priori moins bonne que prévue et des stocks qui s’amenuisent. Des achats sont nécessaires, mais il y a toujours la question du financement. Néanmoins, de nombreux pays se sont manifestés, dont le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, les États-Unis ou bien encore la Russie.
Un taux de change favorable
En ce qui concerne la parité euro/dollar, la Banque centrale américaine (Fed) a annoncé le maintien de taux bas pour une durée prolongée, ce qui permet pour une fois d’avoir une visibilité à long terme. Cela devrait tirer le dollar vers le haut. Dans le même temps, la Banque centrale européenne a pris la décision inverse, c’est-à-dire de contenir l’euro. Par conséquent, « sur la campagne 2013/2014, le taux de change devrait favoriser les exportations au départ de l’Union européenne », estime Olivia Lelamer.