Blé dur : offre et demande mondiales
Les prévisions de production mondiale de blé dur en 2005 font 0,7 Mt de moins que le chiffre du mois dernier, à 35,8 Mt, pour traduire la récolte moindre de l’UE. Sa production est désormais placée à 7,5 Mt, en baisse de 4,1 Mt par rapport à l’an dernier du fait d’une contraction des semis suite à la réforme de la Pac et à de piètres conditions de végétation. La moisson a commencé dans les Etats membres méridionaux. Avec des résultats encore pires que prévu, la production espagnole est rognée de 0,5 Mt et tombe à 0,9 Mt, le niveau le plus bas depuis 1999. En Italie, la récolte est placée à 0,2 Mt de moins qu’avant, soit 3,7 Mt (5,6 Mt) en raison d’une infestation fongique dans le Sud.
Selon le dernier rapport mensuel du Conseil international des céréales (CIC), les prix à l’exportation du blé dur nord-américain n’ont quasiment pas changé en juin. Les cotations de la Commission canadienne du blé (CCB) pour du blé dur canadien n°1 et n°3 sont restées fermes pour afficher respectivement 214 $/t et 206 $/t (fob Saint-Laurent).
Recul des ventes US
Les ventes américaines à l’exportation pour livraison en 2004/2005 (juin/mai) ont clôturé la campagne de commercialisation à 698.000 t, en recul de 25 % sur l’an dernier. Les ventes ont été sensiblement plus basses à destination de l’Union européenne (-37 %), du Maroc (-100 %) et du Venezuela (-67 %). Les ventes de la nouvelle campagne (2005/2006) totalisaient 153.000 t au 16 juin, un recul de 17 % sur le total 2004/2005 à la même époque, y compris 86.500 t à l’Union européenne, 41.400 t à l’Algérie, 6.000 t au Venezuela et 5.000 t à Cuba. Les exportations canadiennes 2004/2005 (août/juillet) ont été fortes ces dernières semaines, grimpant de 347.500 t depuis le dernier rapport sur le marché pour s’établir à 2,7 Mt, en recul de 4 % seulement sur l’an dernier. Il faudra attendre encore plusieurs semaines pour que les statistiques commerciales détaillées soient disponibles mais l’essentiel sera vraisemblablement destiné à l’Afrique du Nord et à l’Union européenne, où la moisson de récoltes 2005 moindres a d’ores et déjà commencé. Dans l’Union européenne, des permis d’importations portant sur 180.000 t supplémentaires ont été délivrés le mois dernier, portant le total cumulé (juillet-juin) pour l’Union européenne à 25 à 1,598 Mt (au 21 juin), en recul de 8 % sur l’an dernier (base Union européenne à 15). En revanche, les permis à l’exportation délivrés par la Communauté ont augmenté de 81.000 t à 1,360 Mt (dont 205.000 t de semoule de blé dur), soit 107 % de plus que l’an dernier (base Union européenne à 15). Le Maroc va augmenter ses droits d’importation sur le blé dur de 95 % à 170 % au cours du mois de juillet pour doper la commercialisation de la production locale ; les droits devraient être ramenés à 95 % à compter du mois d’août. La Turquie a vendu 30.000 t de blé dur à 155 $/t fob, juin.
Baisse de la production UE
Les prévisions de production mondiale de blé dur en 2005 font 0,7 Mt de moins que le chiffre du mois dernier, à 35,8 Mt, pour traduire la récolte moindre de l’Union européenne. La production au sein de la Communauté est désormais placée à 7,5 Mt, en baisse de 4,1 Mt par rapport à l’an dernier du fait d’une contraction des emblavements suite à la réforme de la Pac et à de piètres conditions de végétation, notamment en Espagne. La moisson a commencé dans les Etats membres méridionaux et, avec des résultats encore pires que prévu signalés en Espagne, la production espagnole est rognée de 0,5 Mt et tombe à 0,9 Mt, le niveau le plus bas depuis 1999. En Italie, la récolte est placée à 0,2 Mt de moins qu’avant, soit 3,7 Mt (5,6 Mt) en raison d’une infestation fongique dans le sud.
Les conditions météorologiques sont favorables à la moisson en Afrique du Nord, mais la production dans la région, à 4,3 Mt (5,5 Mt), devrait chuter très en deçà des deux années précédentes en raison de la sécheresse, notamment au Maroc. La production de blé dur est estimée à 1,9 Mt (1,8 Mt) en Algérie, à 1,2 Mt (2,0 Mt) au Maroc et à 1,2 Mt (1,4 Mt) en Tunisie.
En Amérique du Nord, les estimations de production sont inchangées par rapport au mois dernier, placées à 4,8 Mt (5,0 Mt) au Canada et à 2,5 Mt (2,5 Mt) aux Etats-Unis. Au Canada, les données officielles, publiées le 23 juin, placent la superficie sous blé dur en légère baisse par rapport aux intentions de semis suggérées au mois de mars, aux alentours de 2,3 Mha, une hausse de 2,3 % seulement sur l’année précédente. Des températures fraîches et de fortes pluies ont ralenti le développement mais les perspectives de récolte restent généralement favorables et les notations dans la Saskatchewan (au 19 juin) jugeaient que 92 % des cultures étaient en bon voire excellent état (76 % l’an dernier). Les conditions météorologiques aux Etats-Unis ont été quasiment idéales au mois de juin et 86 % des cultures de blé dur sont jugées en bon voire excellent état (66 % l’an dernier). Les nouvelles estimations de semis publiées par le département américain à l’Agriculture (USDA) le 30 juin sont quasiment inchangées par rapport aux prévisions antérieures et s’établissent à 1,0 Mha (1,0 Mha).
Hausse des échanges
Les échanges mondiaux de blé dur en 2005/2006 (juillet/juin) augmentent de 0,4 Mt par rapport à mai pour se hisser à 7,5 Mt, en hausse de 1,0 Mt par rapport à 2004/2005 et le niveau le plus élevé depuis 1997/1998. L’essentiel de la hausse traduit des besoins supérieurs aux attentes dans l’UE, où les prévisions sont rehaussées de 0,4 Mt par rapport au mois dernier pour passer à 2,3 Mt (1,5 Mt), en raison des perspectives de production réduites en Espagne et en Italie. En Afrique du Nord, les importations de la région devraient être plus fortes en 2005/2006 du fait d’une moisson sapée par la sécheresse en 2005.