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Blé Agri-éthique France, un nouveau pacte qui garantit un prix fixe sur trois ans à toute la filière
« Avec son contrat sur trois ans qui fixe le prix du produit pour tous les maillons de la filière, de l’agriculteur au boulanger, en passant par la coopérative et le meunier, le pacte Blé Agri-éthique France est un beau pied de nez à nos financiers purs », se réjouit Ludovic Brindejonc, directeur Qualité et développement durable de la Cavac et directeur général de sa filiale Agri-éthique France, qui précise : « Le blé est devenu un produit financier, avec 80 % des échanges sur les marchés à terme qui sont le fait de financiers purs. » Et Christophe Vinet, directeur Céréales de la Cavac et président d’Agri-éthique France de compléter : « Les marchés à terme ne proposent, de plus, qu’une visibilité à dix-huit mois sur les cours du blé. » Ces contrats de filière triennaux ne représentent qu’un des trois engagements du pacte Blé Agri-éthique France, une nouvelle “filière qui s’organise face à la dérégulation du marché du blé”, comme l’indique le communiqué. Les deux autres engagements concernent la préservation de l’emploi local et le respect de la qualité environnementale.
Un nouveau partage des valeurs
Les premiers contrats ont été signés sur les récoltes 2013-2014-2015, entre des adhérents des coopératives Cavac (La Roche-sur- Yon, Vendée), fondatrice de la démarche, CAPL (Thouarcé, Maine-et-Loire), les minoteries Girardeau & Moulins associés (Boussay, Loire-Atlantique), Planchot (Saint-Paul-en-Pareds, Vendée), Bertrand (La Chaize-Le-Vicomte, Vendée) et l’industriel Tradeoz (Pays-de-Loire).
Pour la première récolte, 25.000 t de blé tendre sont concernées (plus de 23.000 t pour la Cavac et le reste par la CAPL). « Les 116 agriculteurs de la Cavac, signataires du pacte, se sont engagés pour 4.000 ha, soit 20 à 30 % de leur surface, à un prix fixe sur trois ans, qui couvre leurs charges et les rémunère ». Il est compris dans « une fourchette basse de 140-150 €/t, acceptable par l’agriculteur, et une fourchette haute de 250-260 €/t, acceptable par l’industriel », indique Franck Bluteau, un des adhérents de la Cavac participants.
L’objectif à trois ans est d’atteindre les 100.000 t de blé tendre à l’échelle de la France. « D’autres meuniers et industriels sont de fait intéressés par notre démarche », confie Ludovic Brindejonc. À terme, la filiale de la Cavac a même l’ambition d’élargir le champ d’action du pacte Agri-éthique à d’autres types de productions, comme le lait et le bœuf...