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Biodiesel d'oléagineux, victime du manque de clarté politique de part et d'autre de l'Atlantique

Avenir toujours incertain pour le biodiesel européen de colza

La filière biodiesel US nage en eaux troubles depuis août 2013, date à laquelle l'EPA (agence pour la protection de l'envion-nement) a officiellement proposé un volume d'incorporation 2014 de 1,28 Md de gallons pour le biodiesel, contre 1,5 Md en 2013. Sachant que ce volume a triplé depuis 2009 (500 M de gallons) et que les industriels ont investi pour se développer, ce serait un vrai coup dur pour le secteur américain. De plus, la réduction fiscale de 1 $/gallon pour les producteurs de biodiesel a disparu depuis la fin de l'année fiscale en septembre. Le comité des Finances du Sénat américain devait commencer à travailler, jeudi 10 avril, sur un paquet pour étendre les réductions fiscales, dont le crédit de 1 $/gallon. De son côté, l'EPA devrait rendre sa décision finale d'ici le 20 juin.

Avenir toujours incertain pour le biodiesel européen de colza

En Europe, la situation n'est pas beaucoup plus rose. Alors que le taux d'incorporation des biocarburants de première génération dans l'essence a été limité à 7 % en France, le Parlement européen propose de le fixer à 6 % au lieu des 10 % préalablement décidés. À l'autome dernier, la commission Environnement du Parlement n'a pas réussi à adopter à la majorité le projet de loi. En conséquence, la question est repoussée à 2015, après les élections européennes de mai 2014, notamment.

La filière européenne a obtenu un petit répit, avec la mise en place officielle de mesures anti-dumping contre les biodiesels argentin et indonésien en novembre 2013. Néanmoins, « ces mesures ne constituent pas une solution miracle », juge Guilherme Kfouri, chef de l'équipe Biocarburants du cabinet Platts, lors d'une web conférence le 2 avril. « Les mesures de double, voire quadruple comptage, pour le biodiesel à partir d'huile alimentaire usagée ou de graisse animale, se font aux dépens du biodiesel conventionnel. »

L'EPA devrait rendre sa décision avant fin juin.

Par ailleurs, si les importations en provenance d'Argentine et d'Indonésie ont chuté, « le Brésil s'est po“ ” sitionné comme un nouveau fournisseur de biodiesel à base de soja de l'UE », profitant de l'appel d'air. La Malaisie s'est également imposée sur le marché européen en 2013, une tendance qui devrait se poursuivre en 2014, selon Guilherme Kfouri.

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