Valorisation des grains
Arterris entend développer sa production de blé dur CRC et bio
Face à la difficulté de valoriser le blé dur conventionnel, le groupe coopératif du sud de la France va accroître dans les prochaines années sa sole de blé dur, cultivée en CRC et en bio. Cette ambition répond à la demande des consommateurs, « qui souhaitent réaliser des achats plus responsables », explique le premier producteur hexagonal de blé dur.
Face à la difficulté de valoriser le blé dur conventionnel, le groupe coopératif du sud de la France va accroître dans les prochaines années sa sole de blé dur, cultivée en CRC et en bio. Cette ambition répond à la demande des consommateurs, « qui souhaitent réaliser des achats plus responsables », explique le premier producteur hexagonal de blé dur.
« La prime par rapport aux blé meunier & blé de force, la succession des années à problèmes pour la qualité, le déficit de rentabilité à l’hectare et les évolutions règlementaires ne permettent pas aujourd’hui d’inscrire durablement le blé dur dans les rotations », déclare Nicolas Prevost, directeur Métiers du grain et Exploitation d'Arterris. C’est pour pallier à la diminution inexorable de la sole de blé dur conventionnel que le groupe coopératif a décidé d’élargir ses filières CRC (Culture raisonnée contrôlée) et bio au blé dur.
Une production de blé dur conventionnel en berne
En 2020, la production de blé dur conventionnel d’Arterris s’est élevée à 195 000 t, sur un objectif en début de campagne culturale de 260 000 t (surfaces non semées en raison des conditions météo adverses et rendement très en dessous de la moyenne). Cette année, le tonnage ne devrait atteindre que 250 000 t. Parallèlement, Arterris a engrangé 1 100 t de blé dur CRC en 2020, la récolte 2021 étant estimée à 1 500 t. Cette tendance haussière est encore plus accentuée en blé dur bio, avec 1 000 t moissonnées en 2020 et 2 000 t prévues en 2021, en raison de prix plus attractifs.
« A l’avenir, si l’évolution de la production de blé dur CRC dépendra directement du développement du débouché et sera adapté en cohérence avec les besoins des clients, le besoin du marché en blé dur bio, dont la demande n’est pas complètement satisfaite, devrait permettre de soutenir la progression de sa sole sur les prochaines campagnes », anticipe Nicolas Prevost.
Une valorisation des blés durs CRC et bio par les Moulins pyrénéens
Les Moulins pyrénéens, filiale Meunerie d’Arterris qui regroupe La Toulousaine des farines et le Moulin Mercier Capla, écrasent environ 4 000 t à 5 000 t de blé CRC (pour la majorité du blé tendre), selon Nicolas Prevost, et espèrent atteindre 8 000 t à 10 000 t d’ici à trois ans, d’après le communiqué en date du 5 juillet. Et le directeur Métiers du grain et Exploitation d'Arterris d’ajouter : « depuis 2019, la totalité du blé dur écrasé par La Toulousaine des farines sont CRC ». Ces farines issues de blés CRC sont aujourd’hui essentiellement vendues aux industriels et laboratoires des grandes et moyennes surfaces, en vrac et en sacs de 25 kg. « Nous souhaitons, dans un premier temps, "convertir" nos clients à l’utilisation de ces farines vertueuses. Puis, dans un second temps, nous projetons de fabriquer nos farines réservées à l’artisanat avec du blé CRC (pour amener un plus à nos clients artisans), réfléchir sur du petit conditionnement (de 1 à 5 kg) et développer les marchés de la restauration hors foyer », détaille Antoine Bernabé, directeur industriel au sein des Moulins pyrénéens. Dans cette perspective, « La Toulousaine des farines s’est dotée en début d’année d’une toute nouvelle unité de conditionnement permettant la désinsectisation mécanique (une fois ensilé, aucun insecticide de stockage n’étant autorisé sur le grain) ou encore le stockage en sacs du blé CRC », peut-on lire dans le communiqué.
Concernant la filière bio, Arterris, qui a obtenu en février l’agrément pour fabriquer de la farine bio au Moulin Mercier Capla (pour des farines de types T65, T80, T110 et T150), ambitionne de transformer « 1 000 t de blé d’ici deux ans » et « être présent sur tous les marchés », selon Antoine Bernabé.