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Arterris compte privilégier ses clients historiques, au vu de la chute de sa collecte

Le groupe coopératif du sud de la France enregistre, en 2020, un baisse de 40 % de sa récolte d’été sur l’ouest de son territoire où se concentrent ses productions de grandes cultures.

Arterris, dont le territoire s’étend sur les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur, connaît « des rendements historiquement bas » pour les céréales et oléoprotéagineux d’hiver, en raison « des mauvaises conditions climatiques qui ont pénalisé les semis », indique un communiqué en date du 25 août. La récolte d’été d’Arterris est en baisse de 40 % sur l’ouest de sa zone de collecte et de 2 % sur l’est de sa zone de collecte, selon Nicolas Prévost, responsable Commercialisation et Collecte Grandes cultures du groupe coopératif. Pour rappel, « en 2019, les apports à la récolte (hors achats de stocks à la ferme) se sont élevés à, respectivement, 580 000 t et 40-45 000 t ».

Des récoltes d’été en net repli

Si l’on se focalise sur l’ouest de la zone de collecte d’Arterris, qui concentre ses productions de grandes cultures, la récolte de blé dur, principale espèce cultivée par la coopérative, s’élève à 150 000 t, en repli de 29 % d’un an sur l’autre. A l’échelle du groupe, ce sont seulement 200 000 t de blé dur qui ont été collectées (-25 % par rapport à la récolte 2019).

La récolte de blé tendre sur l’ouest de la zone de de collecte d’Arterris a atteint 115 000 t (en baisse de 52-53 % par rapport à 2019), celle d’orge 51 000 t (-35 %), celle de pois 3 500 t (-47 %) et celle de colza 16 500 t (-1 %).

Pour l’oléagineux, la quasi-stabilité de la récolte d’un an sur l’autre s’explique par la hausse de la sole de 20 % qui a presque compensé des rendements décevants. En blé tendre, blé dur et pois, baisses des surfaces et des rendements se sont cumulées. En orge, le repli de la collecte a été limité par une sole globalement sans changement d’un an sur l’autre.

Une qualité satisfaisante

Si les volumes ne sont pas au rendez-vous, la qualité est globalement présente. En blé dur, s’il existe une forte hétérogénéité qualitative, en moyenne, la situation est satisfaisante en termes de poids spécifique (PS), de protéine, et de mitadinage. Seul le taux de moucheture est supérieur à la normale.

En blé tendre, on enregistre une très bonne qualité en blé standard, avec un taux de protéines aux alentours de 11,5-12 %. Il est de 14,5 % en blé de force, en hausse de 0,5 % à 1 % par rapport à la normale, en raison de la concentration de la protéine dans le grain due aux faibles rendements.

En orge, la qualité est hétérogène, avec un PS un peu en dessous de la moyenne habituelle. « Mais nous n’avons pas de difficulté à obtenir la norme commerciale pour nos débouchés habituels, en nettoyant et homogénéisant les lots », rassure Nicolas Prévost.

En colza, « nous avons encore peu de retours quant à la teneur en huile, qui apparaîtrait dans la norme, au même niveau que l’an dernier (de l’ordre de 43-44 %) », poursuit le dirigeant d’Arterris.

Des récoltes d’automne mi-figue mi-raisin

Concernant le tournesol, dont Arterris est un important acteur à l’échelle nationale, la récolte commence tout juste. « Les premiers retours montrent de résultats hétérogènes. Les rendements seront affectés par les aléas météorologiques des dernières semaines. Ils devraient être inférieurs ou égaux à ceux de l’an dernier, qui n’étaient pas bons (aux alentours de 1,8 q/ha à 1,9 q/ha) », s’inquiète Nicolas Prévost. Pour rappel, la récolte en 2019 s’est élevée à 95 000 t.

En maïs, les prévisions sont plus optimistes. La récolte vient à peine de démarrer, également. « Les premiers échos en maïs non irrigué (dont les surfaces ont rebondi cette année, au détriment de la sole irriguée) font état de rendements satisfaisants, sans être record, en raison d’une météorologie favorable au moment de la floraison », se réjouit le dirigeant d’Arterris. En 2019, la récolte a atteint les 105 000 t.

Une stratégie commerciale adaptée

Au vu des maigres disponibilités, le groupe coopératif Arterris a adapté sa stratégie commerciale. « Nous avons été vite conscients des faibles volumes à venir. De fait, nous avons engagé moins de marchandises car nous n’avons pas eu besoin d’anticiper l’arrivée des récoltes d’automne, en sécurisant les flux logistiques », explique Nicolas Prévost.

Etant donné le déficit de marchandises au niveau régional, « nous privilégions l’approvisionnement de nos clients historiques locaux et espagnols, qu’il s’agisse des fabricants d’aliments pour animaux, des meuniers, des semouliers et des triturateurs », indique le dirigeant d’Arterris. Et d’ajouter : « C’est un atout que nous mettons en avant, à savoir que nous cherchons à assurer les flux auprès de nos clients historiques quel que soit le niveau de la récolte de l’année. Nous avons comme stratégie de les préserver, au détriment du grand export et des ventes d’opportunité, qui sont pour nous une variable d’ajustement.»

Si Arterris sera moins présent sur le grand export en 2020/2021, cela ne constitue pas aux yeux de Nicolas Prévost « un handicap à long terme » : « Il est de notre responsabilité de nous repositionner sur ces débouchés la prochaine campagne de commercialisation. »

Des prix pas suffisamment rémunérateurs

« Les prix des grains ne sont d’autant pas rémunérateurs que la collecte a dégringolé, car le revenu de l’agriculteur est la conjugaison du volume récolté et du prix de vente », rappelle Nicolas Prévost.

En blé dur, les prix sont « nettement meilleurs que l’an dernier », mais la chute des rendements fait que les agriculteurs ne vont pas profiter de cette hausse tarifaire. En blé tendre et en orge, les prix ne sont « pas spécialement rémunérateurs » et « le repli des rendements vient directement pénaliser le revenu des agriculteurs ». En colza, « l’impact Rendement est très important », considère le dirigeant d’Arterris.

Karine Floquet

Lancement d’Espigal, la nouvelle marque de bières occitanes d’Arterris

Le groupe coopératif Arterris, en partenariat avec sa filiale Malterie Occitane, vient d’annoncer la création de la marque de bières locales Espigal, dont l’objectif est de valoriser la production d’orge brassicole de ses agriculteurs adhérents. « Elles sont fabriquées sans additif ni conservateur et sont non filtrées et non pasteurisées », détaille le communiqué. La gamme, « disponible dès la rentrée 2020 », se compose « d’une blonde, d’une blanche et d’un ambrée », en 33 cl et 75 cl. « A cela, s’ajouteront des bières dites de saison ou des collections éphémères », ajoute Arterris.

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