Dossier Mycotoxines/Organismes stockeurs
Anticiper le risque
Premiers responsables de la mise en marché des céréales, les OS s’adaptent d’une année à l’autre
« LE RÔLE des organismes stockeurs dans la gestion du risque mycotoxines est primordial » dans la mesure où les seuils de réglementation s’appliquent en “sortie OS” et non au niveau du producteur, indique Katell Crépon, chargée des dossiers “sécurité alimentaire” chez Coop de France – Métiers du grain. Les normes s’appliquent en effet lors de la mise en marché des céréales pour leur première transformation. Ce qui semble logique puisque l’OS est le premier à opérer une segmentation de l’offre. Les seuils ne s’appliqueraient à l’agriculteur qu’en cas de livraison directe à l’industriel, « une pratique minime. »
Plans de contrôle variables selon le risque
Concernant la gestion des mycotoxines de champs, les coopératives portent leur attention sur deux points principaux : la réception des matières premières et leur expédition, où des échantillons représentatifs des lots sont prélevés. Les plans d’autocontrôles varient selon les années et la région dans laquelle est situé l’OS. Celui-ci va en effet dans un premier temps chercher à évaluer la probabilité de présence de mycotoxines dans les céréales qu’il va collecter. Des outils prédictifs sont pour cela à sa disposition. Il s’agit de modèles intégrant tous les facteurs susceptibles d’influer sur le développement des fusarioses. Ils tiennent par exemple compte des conditions météorologiques de l’année, des itinéraires culturaux retenus par le producteur, de la variété utilisée, et intègrent même des données parcellaires. « L’OS va, chaque année, bâtir son plan de contrôle en fonction de l’évaluation de ce risque », explique la représentante de Coop de France. Les contrôles permettront ensuite au collecteur de définir la qualité d’un lot puis de l’orienter vers les différents débouchés. Les OS disposent d’un guide de bonnes pratiques en la matière. Validé en 2003, il a été révisé en 2008. La nouvelle version a été déposée auprès des pouvoirs publics en fin d’année dernière. Le secteur s’est par ailleurs doté dès 2003 d’une charte relative à la sécurité alimentaire faisant l’objet d’une certification par un tiers, la CSA. Celle-ci s’intéresse à l’ensemble des risques sanitaires identifiés et notamment aux mycotoxines. Environ 50 % des coopératives, représentant 75 % de la collecte, affichent cette accréditation.
Sensibilisation aux itinéraires culturaux à risque, conseil variétal,… les OS « ont également un important rôle de conseil à jouer auprès des producteurs pour maîtriser les risques », assure Katell Crépon. Elle tempère néanmoins : « le principal déterminant reste la météo, que l’on ne peut pas maîtriser »!