Année test pour le soja certifié RTRS
La démarche « soja responsable » de l’association RTRS sera présentée aux industriels de la nutrition animale cet automne
L’ASSOCIATION RTRS (RoundTable on Responsible Soy) réunie à Buenos Aires les 26 et 27 mai, a présenté son modèle pour une culture de soja responsable. Une question qui intéresse la filière française de nutrition animale, très consommatrice de protéines étrangères, où la graine de soja reste majoritaire. Pour le syndicat des fabricants d’alimentation du bétail européens (Fefac) et le Snia, « l’enjeu est de conserver une démarche de l’amont de la filière et non de l’aval, notamment la distribution. »
Surcoût de 2 à 3 €/t pour le tourteau
Comme pour la filière non OGM au Brésil, « la culture responsable » de soja prévoit plusieurs principes et critères de production, comportant notamment des volets agronomiques, sociaux (règles encadrant les conditions de travail) et environnementaux (impossibilité de planter dans des zones de forêts primaires par exemple). Si la Belgique et les Pays-Bas semblent les pays les plus engagés dans la démarche, avec un tonnage de 1 Mt de soja certifié RTRS prévu cette année, la nutrition animale française ne s’en désintéresse pas, au contraire. Dans son rapport d’activité daté du 28 mai, le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale indique « réfléchir à l’opportunité d’organiser des séminaires de présentation de l’initiative aux adhérents intéressés. » Interrogé par La Dépêche-Le Petit Meunier, Nicolas Martin, responsable économie et environnement, précise que cette initiative en direction des entreprises devrait débuter à l’automne. « Il est important que la démarche soit proposée par les Fab. Ce serait une offre de plus mais elle ne doit pas devenir une niche. Ce n’est pas le but. Le soja RTRS est appelé à devenir le standard, même si la certification ne concerne pas tous les pays producteurs », explique Nicolas Martin. Toutefois, le développement de cette certification passera nécessairement par une valorisation de la production RTRS et donc d’un surcoût en fonction des frais engendrés par la séparation de la filière classique. Deux systèmes de ségrégation plus ou moins restrictifs seraient à l’étude. Le coût moyen ne devrait pas dépasser les 3 €/t pour un tourteau brésilien issu de graines certifiées RTRS. Le coût de la certification, quant à lui, reste encore indéfini. 2009/2010 sera une année test pour le dispositif, voué à évoluer au terme de la campagne, qui va débuter en fonction des premières impressions des opérateurs.
Retrouvez les critères soja RTRS (document pdf) sur www.depeche.fr