Aide alimentaire aux démunis : le soutien européen toujours incertain
Malgré les efforts déployés par Dacian Ciolos, le commissaire à l'agriculture et la présidence polonaise de l'UE, les ministres de l'agriculture de l'UE ne sont pas parvenus à s'entendre le 20 septembre à Bruxelles sur la poursuite du programme d'aide alimentaire pour 2012 et 2013 en faveur des Européens les plus démunis. Les Vingt-sept sont restés divisés sur les suites à donner à ces actions humanitaires qui profitent à plus de 18 millions de personnes. La majorité des pays ont fait valoir la nécessité de poursuivre ces distributions gratuites à un moment où l'Europe traverse une des plus graves crises économiques de ces dernières décennies. « Il est de notre responsabilité d'apporter une réponse immédiate aux besoins des personnes les plus démun ies », a martelé Dacian Ciolos. Bruno Le Maire, soutenu par la Belgique et l'Espagne a marqué sa ferme opposition « à la suppression et à la renationalisation de cette mesure ». Cet abandon des pauvres, a-t-il fait valoir, serait le retour de l'Europe des égoïsmes contre l'Europe de la solidarité. Nicolas Sarkozy est également intervenu, depuis l'Élysée, pour maintenir le niveau d'aide européenne. Comme ils le font maintenant depuis plusieurs mois, les 6 États membres récalcitrants (Royaume-Uni, Suède, Danemark, Pays-Bas, Allemagne et République tchèque) se sont une nouvelle fois retranchés derrière un arrêt de la Cour de Justice européenne pour refuser le maintien de cette mesure. Ces six pays, qui forment une minorité de blocage au sein du Conseil des ministres de l'UE, font valoir que ces programmes alimentaires ne do ivent plus dépendre de la politique agricole commune en l'absence de stocks d'intervention. La position de la République tchèque ne semble cependant pas totalement arrêtée. Le simple ralliement de ce pays à la position majoritaire permettrait au Conseil d'adopter cette mesure.