Agralys : la carte des biocarburants
Le groupe coopératif va notamment s’investir aux côtés de Tereos dans le site de production d’éthanol de Lillebonne.
DANS UN contexte très défavorable aux prix des céréales et donc à ses adhérents, le groupe Agralys présente pourtant en 2004/2005 des résultats très positifs. Ses initiatives de regroupement des forces céréalières entre l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher et la coopérative francilienne sont une réussite.
Les plans de réduction des charges dans les coopératives portent leurs fruits et les résultats des filiales contribuent significativement aux résultats du groupe. Les coopératives du Dunois et Ligéa verseront cette année à leurs adhérents un intérêt de 4 % sur le capital social détenu. La solide structure financière du groupe (22 ME de capacité d’autofinancement, 104,2 ME de capitaux propres et faible taux d’endettement) est le gage de la pérennité de l’outil et des investissements futurs.
La mondialisation rend plus que jamais nécessaire le regroupement des forces régionales pour faire face aux mutations importantes des marchés agricoles. L’outil coopératif Agralys est en ordre de marche pour mieux préparer l’avenir de ses adhérents agriculteurs.
Les biocarburants : une affaire d’intérêt national et régional
Le quintuplement du prix du pétrole entre 1999 et 2005 vient singulièrement renforcer les motifs environnementaux de développer les biocarburants. Le mouvement est aujourd’hui largement lancé pour le biodiesel qui devrait permettre des débouchés durables pour le colza dont l’Eure-et-Loir est devenu le premier département producteur français. Les surfaces des agriculteurs livrant du colza diester à Agralys dans le cadre de ses participations dans Diester Industrie atteignent aujourd’hui 15.000 ha, soit près du tiers des surfaces totales de colza d’Agralys. Pour ce qui concerne l’éthanol, la France semble enfin prête à bouger. Agralys a fait le choix de s’associer à Tereos, deuxième groupe sucrier européen, pour investir à hauteur de 22,5 % sur le site de Lillebonne. Localisé au cœur de quatre raffineries de pétrole, ce site dispose d’une importante capacité de développement et d’un réseau logistique unique : péniches, pipe-line, fer, autoroutes. Cette situation et ce potentiel exceptionnels sont le gage de prix de revient compétitifs.
Agralys, qui ne prétend pas que le débouché éthanol règlera tous les problèmes du marché du blé, en espère une moindre pression sur les prix des céréales grâce à un assainissement du marché. Dans un premier temps, le groupe Agralys devrait fournir 150 à 175.000 t de blé tendre par an à l’usine de Lillebonne, ce qui représente environ 15 % de sa collecte de blé tendre.
Le revenu des adhérents et l’investissement pour demain
Les conseils d’administration et l’équipe de direction d’Agralys entendent poursuivre les voies suivies avec succès par le groupe depuis sa création en 1997. En faisant des choix économiques qui, dans le court terme, permettent à ses coopératives d’être compétitives en abaissant leur coût d’intermédiation et en assurant une rémunération aux producteurs, qui se traduit par des gains de part de marché. Dans le moyen et long terme, ces choix permettent de consacrer des ressources pour investir et ouvrir de nouveaux débouchés et être ainsi, dans cette période de grandes mutations, fidèles à l’esprit des générations pionnières qui ont créé ses coopératives agricoles.