La plateforme ESA pour mieux gérer les risques sanitaires
La plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale a pour objectif de veiller à l’efficience de la surveillance épidémiologique en santé animale, en cohérence avec les objectifs assignés.
La plateforme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale a pour objectif de veiller à l’efficience de la surveillance épidémiologique en santé animale, en cohérence avec les objectifs assignés.
Le Sommet de l’élevage, à Cournon d’Auvergne dans le Puy-de-Dôme, a été l’occasion de faire un point sur le travail de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (plateforme ESA). « La surveillance épidémiologique est la base de toute politique de prévention et de lutte contre les maladies. Elle vise à fournir des informations et des analyses précises et fiables sur la situation et l’évolution épidémiologiques des maladies présentes et exerce une vigilance vis-à-vis de l’introduction de maladies menaçant le territoire ou de la réémergence d’autres éradiquées », souligne Didier Calavas, épidémiologiste à l’Anses.
Ainsi, l’objectif de la plateforme ESA est d’apporter un appui aux gestionnaires de risques, notamment l’État en ce qui concerne les dangers sanitaires réglementés et d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la surveillance des maladies animales. Cette plateforme contribue à la détection de nouvelles maladies sur le territoire comme ce fut le cas pour la maladie de Schmallenberg, la dermatose nodulaire contagieuse bovine… « Elle suit l’évolution des dangers sanitaires déjà présents comme la tuberculose, la ré-émergence de la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 8 et assure l’adéquation entre les dangers sanitaires et les dispositifs mis en place pour les surveiller. Elle a aussi à l’origine de différents moyens de surveillance comme l’observatoire de la mortalité des animaux de rente (Omar) ou encore l’observatoire et le suivi des causes d’avortements chez les ruminants (Oscar). La plateforme facilite la centralisation, la valorisation et le partage des données sanitaires et contribue à leur analyse et à leur diffusion », explique Anne Bronner, cheffe de projet amélioration de la surveillance en santé animale et végétale à la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Ces nouveaux dispositifs viennent compléter ceux existants, dans le but de disposer d’un système global de surveillance intégrée de la santé animale. La plateforme ESA a élaboré un dispositif de veille sanitaire internationale, afin d’anticiper le développement de moyens de surveillance face aux dangers sanitaires menaçant notre pays. Actuellement une vingtaine de sujets font l’objet d’une veille. Ils couvrent les principales maladies dans de nombreuses filières de production, ainsi que dans la faune sauvage.
Un renforcement et une consolidation des moyens
Créée en 2011 suite aux États généraux du sanitaire de 2010, la plateforme ESA réunissait jusqu’à présent neuf membres de structures publiques (DGAL, Anses - agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ONCFS - Office national de la chasse et de la faune sauvage, Cirad) et privées (GDS France - groupement de défense sanitaire, Coop de France, SNGTV - société nationale des groupements techniques vétérinaires, Adilva - association française des directeurs et cadres des laboratoires vétérinaires publics d’analyses, FNC - fédération nationale des chasseurs de France). En juin dernier, une nouvelle convention cadre a été signée pour une durée de dix ans avec l’arrivée d’un nouveau membre, l’Inra. Elle va permettre de mobiliser de nouvelles ressources humaines (17 membres au lieu de 10) et ainsi de renforcer l’investissement de la plateforme dans des thématiques sanitaires majeures (tuberculose par exemple), de conforter les nouveaux dispositifs (Omar…) et d’augmenter son périmètre d’activité (par exemple les salmonelles dans les filières de production).
La plateforme ESA décide de son programme d’activité et n’a pas de personnalité juridique. Elle n’a pas de vocation décisionnelle en matière de gouvernance sanitaire et n’influe pas sur celle-ci. Toute modification réglementaire relève de l’Etat. Son pilotage est assuré par le comité national d’épidémiosurveillance en santé animale (Cnesa). Il propose les orientations stratégiques en matière de surveillance épidémiologique, assure le suivi de l’activité de la plateforme et en fait un bilan régulier.
https://www.plateforme-esa.fr/