Systèmes agricoles mondiaux
La France au 20e rang mondial de la « durabilité écologique » des systèmes agricoles ?
Le système alimentaire français est le plus efficient du monde. C’est ce que révèle une étude récente. Mais qu’en est-il de la « durabilité écologique » de notre système agricole ? Sur ce plan, la France semble moins performante.
Le système alimentaire français est le plus efficient du monde. C’est ce que révèle une étude récente. Mais qu’en est-il de la « durabilité écologique » de notre système agricole ? Sur ce plan, la France semble moins performante.
A-t-on crié trop tôt que la France était un modèle d’agriculture durable ? Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, soutenait il y a quelques mois que notre agriculture avait « été reconnue comme étant la plus durable au monde ». En réalité, il semble que la France occupe bien une première place mais qui serait celle des « pays ayant le système alimentaire le plus efficient ».
L’étude menée par The Economist Intelligence Unit et le Barilla Center for Food and Nutrition a analysé « les systèmes agricoles des différents pays autour de trois grands indicateurs » que sont la « durabilité », la « qualité nutritionnelle » et le « gaspillage », décrypte la plateforme E-RSE.
L’indicateur de durabilité est construit en analysant l’impact de l’agriculture sur l’eau, les sols et la qualité de l’air », poursuit l’article. Mais ça se complique. Car ce facteur « eau » est lui-même « composé de plusieurs sous indicateurs » précisent les explications de la plateforme. Et de citer « l’impact environnemental de l’agriculture sur l’eau, la durabilité de la pêche, l’accessibilité des ressources en eau, la durabilité des prélèvements d’eau pour l’agriculture, la gestion et le traitement des eaux… » Complexe. Au total, ce sont 21 facteurs indicateurs de la durabilité qui seraient utilisés pour « mesurer les différents impacts du système alimentaire sur l’environnement : émissions de CO2, empreinte au sol, bien-être anomal, diversification du système agricole, politique de lutte contre le changement climatique », analyse le rédacteur en chef de E-RSE Clément Fournier.
Au final, l’étude a réalisé un classement des différents systèmes agricoles en fonction de leur impact sur l’environnement, basé sur l’indicateur de « durabilité ». Et la France ne figure qu’en vingtième position de ce top 20 des pays.
De son côté Générations Futures enfonce le clou. « Il apparaît bien que la France arrive première au classement global prenant en compte les 3 catégories », souligne l’association. Mais une étude plus détaillée des données « permet de préciser les choses », poursuit-elle. « Il apparaît que la France est particulièrement bien classée ici pour la lutte contre le gaspillage alimentaire (elle arrive 1e !). La France est également bien placée dans le classement des ‘challenges nutritionnels’ (8e). Mais elle n’arrive que 20e pour le classement concernant la durabilité de l’agriculture des pays !
Une observation encore plus poussée des résultats de l’étude permet à Génération Futures une analyse encore plus poussée. « Une recherche plus précise sur les catégories de critères relatifs à la durabilité de notre agriculture nous montre même que ce sont les questions relatives à l’eau qui sont problématiques dans l’agriculture française (la France se classe seulement 60e sur 67 dans cette catégorie !) alors qu’elle se classe 10e pour les questions relatives au sol et 9e pour les questions relatives à l’air, » avance l’association.
La plateforme E-RSE établit le même constat. Les résultats de la France sur la qualité de l’eau sont « contrastés », peut-on lire dans l’article. « L’empreinte eau de l’agriculture française est assez forte, en particulier dans des zones qui sont de plus en plus soumises à la sécheresse. »
Reste sans doute à définir précisément ce qu’est une agriculture écologique. Pour le commentateur, ce classement « regroupe des réalités agricoles très différentes, preuve qu’il n’existe pas un seul modèle pour une agriculture écologique. »